mercredi 29 juillet 2015

"L'étrangleur de Cater Street" d'Anne Perry


Une pensée terrible la frappa brutalement.
- Vous n'allez pas... vous n'allez pas imaginer que l'un deux ait pu...
- J'imagine tout, miss Ellison, et je ne crois rien tant que je n'ai pas de preuves. J'admets qu'il n'y a aucune raison de supposer que...
Il laissa cette phrase en suspens.
- Mais quelqu'un a tué. J'aimerais avoir un autre entretien avec Maddock... sans qu'on nous dérange.

Résumé : Suffragette avant l'heure, la téméraire Charlotte Ellison n'aime ni l'étiquette ni le badinage des jeunes filles bien nées. Dévorant en cachette les faits-divers des journaux, sa curiosité la mêlera à une affaire des plus périlleuses, aux côtés du séduisant inspecteur Pitt de Scotland Yard. Dans le Londres des années 1880, le danger guette et les femmes en sont souvent la proie... Sherlock Holmes en jupons, la divine Charlotte dénoue son premier crime et inaugure une longue série d'enquêtes haletantes, dévoilant une Angleterre victorienne pleine de secrets.

Mon avis : <3

C'est uniquement grâce à la blogosphère que je connais l'auteure et ses longues séries, sinon je n'aurai peut-être jamais choisi ce livre. Je ne lis jamais de romans policiers mais je savais que ce livre allait me changer ; en plus, dans un contexte de fin de XIXème siècle, cela m'enchantait ! Ces deux points sont ceux qui ont le plus retenu mon attention.

Tout d'abord, le roman policier en lui-même démarre assez lentement. Je trouvais que l'histoire peinait à démarrer. C'est sans doute dû à la vie plutôt oisive de ces demoiselles. Le personnage de Charlotte est comme je m'y attendais. Pour qu'une femme de cette époque soit attirée par les crimes, il faut bien qu'elle ait une personnalité originale ! Charlotte n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, ce que j'apprécie, mais j'ai trouvé que c'était aussi le cas des autres personnages. Des histoires de famille non glorieuses sont ainsi révélées au grand jour, ce qui m'étonne assez pour l'époque. J'ai fini par me dire qu'à l'époque de l'écriture, l'auteure avait une mauvaise opinion des hommes car ils y sont dépeints comme infidèles, ce qui m'a étonnée car ce n'est pas ce dont j'aurai mis en avant pour une fin de XIXème siècle...

Je me demandais souvent quand Charlotte aiderait dans l'enquête, car c'est ce que laisse présager le résumé. Tout ne se fait pas d'un coup, ce qui est plaisant, et bien qu'elle soit dynamique, Charlotte est  tout de même effrayée par tous ces meurtres.

Ce livre m'a déçue par sa fin. On attend pendant des pages de connaître le dénouement, puis la résolution des meurtres se fait en quelques pages trop brèves ! Ce n'est pas bâclé mais trop hâté ! Peut-être que j'aurai plus d'informations dans le tome suivant, mais cela me déçoit beaucoup. J'attend des explications lorsque je lis un policier (aussi rare que cela soit), mais ici elles ne sont quasiment pas là, ou trop brèves.

Je serai davantage positive en ce qui concerne l'époque où se déroule l'histoire : 1880. J'aime bien l'époque... mais seulement dans un livre ! En effet, la vie des femmes n'était pas très dynamique : entre l'heure du thé et les oeuvres de charité, l'horizon était assez limité. Par contre, les hommes faisaient davantage ce qu'ils voulaient... J'ai connu un désagrément pour me représenter les personnages. Depuis peu, je regarde la série que vous connaissez certainement, Downton Abbey, et le schéma familial se ressemble énormément entre les deux familles : deux parents, leurs trois filles, la grand-mère, une cousine... Du coup, c'est leur visage qui me venaient lorsque je lisais l'histoire, et non des visages sortis tout droit de mon imagination. Cela m'a agacée car je n'ai rien pu faire pour m'en détourner. Si vous suivez la série également et lisez ces romans, connaissez-vous la même chose ? Par ailleurs, c'est dommage que cette famille subisse de si tragiques événements : le père puis Sarah... J'ai eu du mal à m'y faire car je commençais à m'attacher à eux...

Pour ce qui concerne le style, mes cours de traduction m'ont prouvés que les traducteurs pouvaient être très médiocres dans la transposition entre deux langues. Je ne sais pas si c'est le cas ici. Je songe par ailleurs à éventuellement lire cette série en anglais, puisque ce premier tome se lit bien et rapidement. J'ai trouvé le style un peu simple, léger je dois dire. Je m'attendais à beaucoup plus que ça en fait. J'ai trouvé que cela restait très dépouillé pour un tel contexte. Certaines paroles et situations ne font certainement pas XIXème siècle. Les échanges secs entre les personnages sont toutefois amusants, et c'est cela qui me fait dire que les personnages disent un peu tous ce qu'ils pensent, contrairement à ce à quoi je m'attendais.
Loin d'être un coup de coeur, je suis contente d'avoir enfin lu un livre d'Anne Perry après avoir tant tant vu ses romans sur la blogosphère. Si le contexte m'attire, la façon dont est achevée l'histoire policière de ce premier tome est trop hâtive pour que je puisse davantage apprécier le roman.


Genre : Roman policier
Série Charlotte et Thomas Pitt, tome 1
Publié en 1979
Pages : 284
Anglais

Tome suivant :
Le mystère de Callander Square

mercredi 22 juillet 2015

"L'Enfant de l'étranger" d'Alan Holinghurst


Ce qu'elle ressentait alors ; ce qu'elle ressentait maintenant ; et ce qu'elle ressentait maintenant par rapport à ce qu'elle ressentait alors : voilà qui n'était pas facile à expliquer, loin de là. Sebby était un célibataire endurci, ses intuitions sur le premier amour d'une jeune fille et sur Cecil lui-même comme amant ne seraient pas d'un grand secours.

Résumé : Tout commence en 1913, dans le jardin de la maison de campagne des Sawle dans le Middlesex. Etudiant à Cambridge, le timide George Sawle a invité aux Deux Arpents un de ses camarades, l'aristocratique et énigmatique Cecil Valance. Ces jours dans la maison familiale et le poème qu'ils inspirent à Cecil vont changer leur destin. Et plus encore celui de Daphné, la sœur de George. En ce printemps où rien n'annonce les proches bouleversements de l'Histoire, un pacte se noue secrètement entre les trois jeunes gens, point de départ d'une fresque saisissante à travers le XXe siècle, par l'un des plus grands romanciers anglais contemporains. 

Un immense roman dans lequel il faut se laisser glisser. On en sort ébloui comme rarement.                                                     Alexandre Fillon, Livres-hebdo

Bienvenue dans le vertige du temps et des caprices de la mémoire. 
Emily Barnett, Les Inrockuptibles.  

Ce livre a reçu le prix du meilleur livre étranger en 2013.

Nota bene : Le résumé ne disant pas grand-chose, je ne voudrai pas vous gâcher la lecture et je vous conseille, si vous comptez lire ce roman d'ici peu, de passer directement à ma conclusion et/ou de revenir lire mon avis ultérieurement. J'ai moi-même lu des critiques sur ce livre, donc je m'attendais à certaines choses sur le roman et j'ai eu moins de surprises... À vous de voir !

Mon avis : <3 <3

C'est grâce à la blogeuse d'au bordel culturel que j'ai pu lire ce roman car elle avait organisé un concours il y a quelques temps et j'ai gagné ce titre-ci (j'étais alors dans une bonne période). Dans la présentation de son concours, elle assimilait ce roman à la série Downton Abbey, c'est donc pour cela que j'e l'avais sélectionné (bien qu'à l'époque je n'avais pas encore commencée la série). Juste avant ma lecture, j'ai eu la malheureuse idée d'aller voir sur Livraddict les notes que les lectrices avaient attribué à ce livre, et j'ai été navrée en voyant, bien qu'il y ait plusieurs notes, une moyenne générale de 9,9. D'habitude je n'attribue pas trop d'importance aux notes pour les livres mais cela m'a déçue. Pourtant, cela n'a pas du tout reflété ce que j'ai pensé de l'oeuvre !

Durant 768 pages, l'ingéniosité de l'auteur n'a cessée de me sauter aux yeux. Du début à la fin, j'ai été prise par l'histoire et la volonté d'en savoir toujours plus. Ce n'est pas une enquête policière mais cela reste une enquête tout de même. L'histoire commence en 1913, en Angleterre. J'ai adoré le contexte car je l'ai trouvé beaucoup plus réaliste que dans L'étrangleur de Cater Street d'Anne Perry, qui se situe à la même période et qui fait davantage enfantin que L'Enfant de l'étranger. J'ai été, grâce à la plume de l'auteur, totalement immergée au début du XXème siècle. Et l'auteur m'a surprise par la suite : chaque partie se déroule dans une période ultérieure à celle dont il était question auparavant. C'est génial ! À la deuxième partie, j'ai été un peu dérouté, mais au final je dois dire que ce procédé est super car l'auteur laisse au lecteur de comprendre que la période a changé, sans presque jamais indiquer l'année. On passe ainsi de 1913 aux années 2000, ce qui est époustouflant. Cela a dû demander certains calculs à l'auteur, de manière à ce que les personnages ne vieillissent pas trop vite ou trop tôt.
Et, comme les périodes évoluent, les personnages aussi. On découvre ainsi des jeunes puis on les retrouve adulte puis vieux. C'est amusant et je crois que je n'ai jamais vu cela dans aucun livre jusque là ! On voit les personnages changer et puis à la fin on a le panorama de leur vie : mariages, enfants, carrières..., ce que je trouve beau. Il y a beaucoup de secrets, d'histoires de famille, ce que j'aime de manière générale. Un des thèmes majeurs du livre est l'homosexualité. De cachée en 1913, on suit l'évolution de son acceptation dans la société jusqu'à aujourd'hui, ce qui est très intéressant. Non seulement la gradation par période est intéressante parce que originale, mais elle a aussi son utilité pour le sujet principal de l'histoire.

Une difficulté s'est néanmoins imposée : celle de comprendre les références culturelles anglaises. L'ouvrage fait énormément référence à la poésie anglaise du XIXème siècle et plus et cela a été insurmontable, tout d'abord parce que je n'aime pas la poésie, la trouvant trop abstraite, et que je n'ai pas de connaissances concernant tous les poètes qui sont évoqués, parfois certains noms me disaient vaguement quelque chose, mais sans plus. Il y a aussi eu les références musicales, dont je ne connais rien, même lorsqu'il s'agit de Wagner, un musicien bien connu. Cela m'a dérangé dans ma lecture, d'autant plus que je ne pouvais m'aider de l'époque actuelle puisqu'il s'agit d'anciennes références. Cependant, cela témoigne des recherches minutieuses effectuées par l'auteur.
J'ai adoré le livre pour son côté littéraire : on suit un poète dans sa création, ce/ceux qui l'inspire(nt), sa vie... Puis, on suit des personnes qui cherchent à faire une biographie sur un poète et on avance avec eux dans leurs recherches et dans leurs découvertes. J'aime bien la recherche (universitaire) et cela m'a amusée.

=> Je vous conseille ce livre : surprenant, bien mené et bien écrit. On passe d'une période à une autre, on suit des personnages durant toute leur vie, avec ses joies et ses malheurs, l'histoire est agréable à lire et prenante jusqu'à la toute fin. Qu'attendez-vous pour le lire ?


Genre : Roman
Publié le 02 janvier 2015
Pages : 768
Britannique

mardi 14 juillet 2015

Jean Vilar et le Festival d'Avignon

Tout ce qu'il faut savoir sur, entre autres, le créateur du festival d'Avignon, et en particulier sur son esthétique et sa vision du théâtre :

Jean Vilar (1912-1971)

Acteur, metteur en scène, créateur du Festival d'Avignon en 1947 et directeur du Théâtre National Populaire (Chaillot) de 1951 à 1963

  • Il ne vient pas du tout du théâtre mais de province (il est né à Sète).
  • Sa première mise en scène : La Danse de mort d'August Strindberg en 1942.
  • Un grand succès d'acteur : La Fontaine aux Saints, dans une mise en scène d'André Calvé en 1943.
  • Pour Jean Vilar, les acteurs sont le centre du théâtre...
  • ...donc le metteur en scène doit s'effacer. Ainsi, Vilar se faisait appeler "patron" ou "régisseur" et non "metteur en scène".
  • Il aimait l'extrême sobriété, que le plateau soit nu.
  • Il assumait le jeu frontal (on raconte une histoire directement au public et on ne fait pas mine).
  • Il a rapproché la scène et la salle en supprimant la rampe car il voulait réunir le plus grand nombre de personne dans les plus grandes salles possibles.
  • Il a défendu un théâtre qui soit populaire tout en étant esthétique.
  • Il a joué et mis en scène beaucoup de classiques (Molière, Racine, Corneille surtout, Beaumarchais, Goldoni, Musset, Büchner...).

Le Festival d'Avignon c'est :

D'abord intitulée "Semaine d'art dramatique en Avignon", l'extension du festival fut d'abord nationale puis internationale. Ce festival théâtral est le plus grand de France et se déroule en juillet. Il accueille chaque année environ quarante spectacles qui se déroulent dans la Cour d'honneur du Palais des Papes, au théâtre municipal et dans le verger Urbain V (où ont lieu les rencontres avec le public). Depuis septembre 2013, son directeur est Olivier Py, un dramaturge, metteur en scène, comédien et réalisateur français.
Jean Vilar avait choisi l'appellation festival car son étymologie signifie "fête", et Vilar était pour un théâtre populaire, c'est-à-dire un théâtre sans hiérarchie sociale, et qui rassemble un grand nombre de personnes.
Les spectacles peuvent être longs. En 1987, le metteur en scène Antoine Vitez crée le spectacle Le Soulier de Satin de Claudel dans la cour d'honneur du Palais des Papes et ce spectacle dure.... onze heures ! Le spectacle fut un très grand succès public et Vitez a alors inauguré les très longs spectacles en France.
Les spectateurs sont libres et peuvent partir, revenir, se nourrir, dormir... C'est donc une véritable fête théâtrale !



Vilar a dit...


  • "C'est le peuple qu'il importe de divertir et d'émouvoir.
11 novembre 1920, salle du Trocadéro

  • Le théâtre est donc au premier chef, un service public. Tout comme le gaz, l'eau, l'électricité.
Vilar, 1953, Le TNP service public

  • Pas de vain lyrisme, certes, cependant doit être proscrit le ton de tous les jours."
Memento, 1954
  • Le plateau nu et l'acteur : voilà deux éléments de la vérité théâtrale.
Bref n°47, été 196

dimanche 5 juillet 2015

Les livres de mon adolescence

Après vous avoir parlé des livres de mon enfance, je vais désormais vous présenter les livres qui étaient sur ma table de nuit il y a peu en fait. Je lisais beaucoup de "romans pour filles" puis, peu à peu, je me suis mise à lire des classiques, ne pouvant alors qu'améliorer ma culture générale. Il y en a davantage que dans l'article précédent car plus je grandis, plus je lis !

Meg Cabot

Ma collection de livres de Meg Cabot

C'est l'incontournable auteure que je lis quand j'ai besoin d'une lecture "détente". La série Journal d'une princesse (ma collection en bas à gauche) m'a suivie durant toute ma période d'adolescente et j'en garde un excellent souvenir. L'histoire est drôle : Mia apprend qu'elle est une princesse alors qu'elle n'était jusque là qu'une banale adolescente. Je me suis beaucoup identifiée à ce personnage et son palais de Genovia me fait rêver (j'en parle souvent à mes proches...). Les deux adaptations cinématographiques par Disney sont aussi réussies et d'un drôle !
Il y a également d'autres romans de Meg Cabot que j'ai plus ou moins apprécié. Je me suis rendue compte récemment que je n'avais pas lu les dernières parutions de la série Une irrésistible envie de... donc je les mets dans ma PAL ! Je veux tout lire de cette auteure, car je me sens toujours très proche des héroïnes qu'elle invente. Au début de sa carrière, elle a aussi écrit des romances historiques que j'aimerai beaucoup aborder.

Grand Galop


Cette série est GÉNIALE ! Il s'agit, pour ceux qui ne connaîtraient pas, de trois amies, Carole, Steph et Lisa, qui adorent les cheveux et qui montent régulièrement à cheval dans le ranch du Pin Creux. Max et sa mère, Veronica... Autant de personnages que de chevaux, le tout donnant très envie de faire du cheval. Les filles se rendaient souvent chez leur glacier préféré, Sweetie. Les énormes et fantaisistes glaces de Steph donnaient trop envie d'en manger ! L'adaptation en série télévisée qui en a été faite était excellente aussi (avec les premières actrices du moins).

Alice la détective

Ma collection d'Alice détective

La série qui m'a incontestablement accompagnée. J'allais beaucoup dans les brocantes pour acheter les divers tomes, très nombreux, comme vous pouvez le constater par l'ampleur des livres ici présentés. Alice était détective et ses amies Beth et Marion (même schéma que dans Fantômette de Georges Cholet) l'accompagnaient parfois dans ses enquêtes. J'aimais toutes les aventures poursuivies par Alice, car les histoires se passaient tout de suite dans des endroits différents.
Quelle horreur car je viens de découvrir que sous le nom de Caroline Quine se cachait en vérité un groupe d'auteurs !! Je me sens trahie. J'imaginais un femme auteur ; même si certains des livres ont été écrit par des femmes. Apparemment la trahison est logiquement la même pour la série qui suit :

Série Une enquête des soeurs Parker


J'aimais bien ces deux soeurs, aussi enquêtrices, comme Alice. Mais, là encore, il apparaît que ce sont deux écrivains qui l'ont composé. C'est terrible d'apprendre cela maintenant, alors que ces livres ont fait partie de mon enfance-adolescence !

Série Ange et compagnie


Une histoire d'anges. Une jeune fille meurt et devient alors un ange gardien pour les terriens. Cette histoire me fait encore rêver aujourd'hui. C'était sympathique, même si je ne pense pas avoir lu toute la série.

Le Club des Baby-Sitters


Une histoire originale qui me donnait envie de faire de même : un groupe de jeunes filles s'organisent telle une petite entreprise pour faire du baby-sitting. Quand une ne peut pas faire le baby-sitting, une autre la remplace, etc. C'était amusant et réaliste, il faut l'avouer, même si le contexte est américain.

La série Les désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire


À l'heure où tout le monde lisait Harry Potter (c'était à l'époque de la sortie des films), j'ai lu cette série. Jusqu'au bout. 13 tomes et autant de bizarrerie. L'auteur a un style très particulier mais original. Les trois orphelins étaient attachants, surtout la petite dernière, Prunille, et si intelligents ! Cette série a eu moins de succès que Harry Potter qui lui faisait de l'ombre, mais la connaissez vous quand même ? J'ai été déçue lorsque je suis arrivée au dernier tome, le treizième, car il n'y avait pas vraiment de véritable dénouement, rien qui puisse clore la saga.

La série Art School


Il s'agit encore d'une série mais certainement pas très connue. L'histoire tournait autour de jeunes gens qui souhaitaient devenir acteurs, musiciens, danseurs... J'ai bien aimé cette série car elle changeait de ce que je lisais. Elle m'avait été offerte par une tante également, comme quoi les cadeaux offerts ont de l'influence !


Quels étaient vos livres fétiches durant votre adolescence ? Avons-nous eu des goûts communs ? Avouez moi tout ! 

Dans tous les cas, si vous avez des soeurs, nièces, cousines à influencer niveau lecture, proposez leur ces livres, ce sont de bonnes lectures !

mercredi 1 juillet 2015

"La Belle et la Bête" de Madame de Villeneuve


Son grand goût pour la lecture pouvait aisément se satisfaire dans ce lieu, et la garantir de l'ennui de la solitude. Le jour se passa sans qu'elle pût tout voir. Aux approches de la nuit, tous les appartements furent éclairés de bougies parfumées, mises dans des lustres ou transparents ou de différentes couleurs, et non de cristal, mais de diamants et de rubis.

Un aveu si charmant ne fit que le flatter : il n'y répondit qu'en disant, "aime qui t'aime, ne te laisse point surprendre aux apparences, et tire-moi de prison".

Résumé : " Le monstre se fit entendre. Un bruit effroyable, causé par le poids énorme de son corps, par le cliquetis terrible de ses écailles et par des hurlements affreux, annonça son arrivée. En voyant approcher la Bête, qu'elle ne put envisager sans frémir en elle-même, la Belle avança d'un pas ferme, et d'un air modeste salua fort respectueusement la Bête. Cette démarche plut au monstre et, se retournant vers la Belle, il lui dit : "Bonsoir, la Belle".

Mon avis : <3 <3 <3
 
Ce livre s'est retrouvé dans ma bibliothèque grâce au premier concours que j'ai gagné sur la blogosphère, chez petitsbonheursetgrandeslectures. J'en étais absolument ravie ! Je comptais effectivement me procurer et lire ce conte un jour, et l'occasion s'est ainsi présentée.

J'ai réellement savouré ma lecture. Autant l'univers des contes me fait rêver, autant l'écriture de celui-ci était tellement sublime !! La langue a été, peut-être plus que le récit en lui-même, ce que j'ai apprécié du début jusqu'à la fin. Cette raison explique pourquoi je m'intéresse tant aux oeuvres du XVIIIème siècle. Les tournures de phrase étaient particulièrement belles, ce qui explique pourquoi j'ai eu dû mal à lâcher le livre jusqu'à la fin de ma lecture. J'ai passé un très bon moment, ne serait-ce que par le style d'écriture de l'auteur. Mais je dois dire aussi que j'ai appris des choses de ce conte que je connaissais pas (SPOILER) : le fantôme de l'Inconnu, la Dame, les animaux (les singes, les perroquets et les oiseaux). Le conte de Madame de Villeneuve est la première version moderne de La Belle et la Bête mais la reprise qu'en fit Madame Leprince de Beaumont et parue en 1757 (et que je souhaiterais me procurer également) fut beaucoup plus célèbre et plus courte.
 
Ce livre m'a livré quelques connaissances sur Madame de Villeneuve (1685-1755). Veuve à vingt-six ans, elle publie pour la première fois en 1734, à quarante-neuf ans, un ouvrage intitulé Le Phoenix conjugal, nouvelle du temps. Elle fut la concubine de Crébillon (père), un célèbre dramaturge, académicien et censeur royal. 
 
Quel a été mon plaisir de lire dans la préface que Madame de Villeneuve, tout en racontant un conte selon la tradition, a été influencé par la pastorale et le roman précieux (la Préciosité étant mon courant préféré), alors à la mode. L'histoire, bien que je la connaisse (ou presque), m'a enchantée, comme dans mon enfance. Les surprises étaient de mise et cela montre à quel point les contes sont trompeurs car on croit toujours les connaître, mais en fait, selon les versions (et les époques), tout change. Étant un conte, de belles morales y figurent telles que On ne connaît de mal sans remède que celui de la mort ou encore Il est plus facile de raisonner sur l'amour que de le vaincre. Ma lecture s'est faite crayon en main. Comme je vous l'ai déjà dit, je n'ai cessé d'apprécier la plume de l'auteure et donc de marquer beaucoup de citations !

Le personnage de la Belle m'a énormément plu : elle est courageuse, intelligente, gentille. Elle n'a pas si peur de la Bête. À l'opposé, ses soeurs sont exécrables par leur jalousie. Cela forme un contraste et l'on se met alors plus facilement du côté de la Belle. J'ai trouvé dommage que la Bête ne converse pas plus avec elle. Si le château est ensorcelé par la magie, il n'en reste pas moins qu'on peut s'y ennuyer (c'est ce que j'ai "vécu" durant ma lecture qui me fait dire cela).

Le conte est paru en 1740 dans La Jeune Amériquaine et les contes marins qui comprend La Belle et la Bête, Les Nayades et Le Temps et la Patience. En principe, notre conte débute par le retour d'un couple à Siant-Domingue. Leur femme de chambre, Mlle Chon, leur conte, ainsi qu'aux autres voyageurs, l'histoire de La Belle et la Bête. Malheureusement pour moi, Folio a décidé de ne pas retranscrire cette narration pour des raisons de "calibrage". En cherchant sur internet le livre original, je suis tombée sur un livre à 281 €. C'est vraiment dommage car j'aurai aimé lire le texte intégral, ainsi que les autres oeuvres de l'auteure (je n'y renonce cependant pas !).

La raison pour laquelle je vous conseillerai de lire ce conte est qu'il vous surprendra certainement autant que moi ! On connaît tous plus ou moins la version de Disney mais ce texte-ci comporte des rebondissements dont, à la fin, je ne saisissais même pas la portée. La dose de magie, tels que les repas servis dans le château sans présence humaine apparente, m'a enivré au point que j'y croyais ! Ce récit m'a emmené vraiment très loin, à la fois au XVIIIème siècle et dans un univers de conte et de magie. C'était un régal !

=> Je ne peux que vous encouragez à lire ce texte-source qui, partant d'une histoire connue, révèle des éléments intéressants et surprenants !

Genre : Conte
Publié en 1740 
Pages : 142
Français

++ Sur le même sujet je vous conseille le film de Jean Cocteau de 1946, avec Jean Marais et Josette Day, ainsi que l'histoire de La Bête et la Belle de Thierry Jonquet (2000) qui se déroule dans une période récente et qui tient plus du noir que de la magie. Pour ma part, je vais essayer de creuser ce thème plus loin en regardant, notamment, la dernière adaptation cinématographique, ainsi que le conte de Madame Leprince de Beaumont.