samedi 18 octobre 2014

"New York - Miami" / "It happened one night" de Frank Capra


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Frank Capra
Scénario : Robert Riskin, d'après la nouvelle Night Bus de Samuel Hopkins
Genre : Comédie romantique
Production : Columbia
Sortie en 1934
Avec Clark Gable (Peter Warne) et Claudette Colbert (Ellen Andrews, dite "Ellie")
5 Oscar : meilleur film, meilleur rôle masculin, meilleur rôle féminin, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté

Histoire du film : Cette comédie romantique est considérée comme la première comédie loufoque et elle commence la tradition des comédies de remariage. Le film a connu le succès du public mais la production a été difficile : le scénario a d'abord été refusé (car les road movies en bus ne semblaient pas marcher) et il y a eu seulement quatre semaines de tournage, avec beaucoup d'improvisation, de scènes dans la rue (c'est l'un des premiers films tournés en extérieur). Beaucoup de vedettes avaient refusés le rôle et il s'agissait pour Clark Gable d'une sorte de punition car le studio de la MGM l'a prêté à Columbia. Pour Claudette Colbert il s'agissait d'un travail afin de subvenir à ses besoins. Capra a donc exploité cette hostilité des acteurs dans son film pour rendre les personnages plus crédibles. Grâce à ce film, ces acteurs ont gagné le seul Oscar de leur carrière et Gable, qui apparaît pour la première fois sans chemise, a été consacré comme sex-symbol.





Clark Gable appartenait au studio de la MGM. Il a commencé sa carrière au théâtre. Il est l'acteur principal du film américain parlant















Claudette Colbert travaillait pour le studio de la Paramount. Elle a inventé une figure classique américaine qui reviendra dans des films de Lubitsch, de Cukor...




Frank Capra (ci-dessus) est d'origine italienne et migre à l'âge de quatre ans aux États-Unis. Il fait des études d'ingénieur puis va à l'armée avant de se prétendre cinéaste en tournant un premier centimètre. Il a commencé a écrire du burlesque pour Henry Langdom et le producteur Mack Sennet mais lorsqu'il commence à tourner ses films il se fâche avec Langdom. Il est licencié et travaille alors avec la Columbia sur des films à petits budgets. Dans les années 1940, il réalise deux succès pour la Warner : L'homme de la rue (1941) et Arsenic et vieilles dentelles (1944). Il a réalisé des films de propagande pour l'armée. Après la guerre, il revient à Hollywood et connaît le déclin entravaillant pour la MGM. Il finira par signer avec Paramount et perdra une grande part de sa liberté.
Petite filmographie (en tant que réalisateur) :

  • Vous ne l'emporterez pas avec vous / You Can't Take It with You, Columbia, 1938
  • Mr. Smith au Sénat / Mr. Smith goes to Washington, Columbia, 1939
  • Arsenic et vieilles dentelles / Arsenic and Old Lace, Warner Bros, 1944


Synopsis : Ellie fuit son père millionnaire et décide de rallier New York. Dans le bus qui la mène là-bas, elle rencontre Pete, un journaliste, qui comprend très vite qui elle est, son père ayant promis une récompense à qui la lui ramènerait. Peu à peu, alors que l'argent commence à leur faire défaut et qu'ils continuent de fuir en auto-stop, Ellie apprend à mieux connaître Pete...

Éléments d'analyse du film : Chaque élément de l'histoire est jouée sur l'équivoque (équivoques sémantiques, jeux de style). Le désordre du film est ordonné par la mise en scène. La comédie ne veut pas montrer la réalité mais elle feint de la montrer. Durant tout le film, Ellie et Pete tentent de s'éloigner l'un de l'autre et de se rapprocher. Le voyage physique est aussi un voyage intérieur car les deux personnages principaux, Ellie et Pete, ne seront pas les mêmes qu'au début, ils vont changer au cours de leur parcours.


Mon avis : <3 <3
  Il s'agit de l'un des premiers films classiques hollywoodiens que j'ai regardé. Ce que j'aime le moins dans ce cinéma est le fait qu'il y a énormément d'adaptations littéraires et c'est une chose avec laquelle j'ai beaucoup de mal. Je pense que le cinéma doit avant tout créer pour lui-même et dans l'ensemble des films hollywoodiens que j'ai étudié, il y avait une majorité d'adaptations.
  Hormis ce point de départ malencontreux, j'ai bien aimé ce film et j'ai passé un bon moment. La société américaine n'y apparaît pas aussi prude que je le pensais car la jeune Ellie fume, et surtout, c'est cela qui est amusant avec les comédies romantiques, il y a plein d'allusions sexuelles explicites (le drap de la photo ci-dessus par exemple, qui sépare les deux acteurs durant leur voyage, mais qui finit par tomber à la fin du film puisqu'ils se sont "réconciliés").
  On a de quoi passer un bon moment avec ce film et j'ai ri à de nombreuses reprises : le "yeah" dans l'échange de Pete et du conducteur de bus, la bonne ambiance (cf. la scène de chansons joyeuses dans le bus). La scène où les deux personnages principaux déjouent les détectives est vraiment amusante et bien faite. Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer car il y a toujours un nouveau cadre, même si j'ai parfois trouvé qu'il y avait de l'attendu dans certaines situations ou dans certains dialogues.
La richesse d'Ellie est très marquée par rapport au journaliste. J'ai aimé cette distance entre les personnages, qui est très réaliste.
L'acteur qui joue Pete Warne est aussi celui qui joue Rhett Butler dans le film Autant en emporte le vent de Victor Fleming (cet acteur figurant sur la couverture de mes livres) et je n'ai pas pu m'empêcher d'y penser dans le film car, comme lui, Pete est très serviable et s'occupe au mieux d'Ellie. Ce rapprochement entre les deux oeuvres me paraît assez intéressant.

=> Je conseille ce film à tous ceux qui souhaiteraient découvrir le cinéma classique hollywoodien et notamment une comédie romantique de 1934 qui fait passer un bien agréable moment.


Passage amusant de l'auto-stop et de la meilleure manière de brandir sa main pour arrêter les voitures

dimanche 12 octobre 2014

"Louis XIV : Le Roi-Soleil" de Max Gallo


Un roi ne peut se confier à personne et ne peut faire confiance à quiconque. Celui qui règne est seul.
Il a parfois envie de s'écrier comme Suréna, ce général romain auquel Corneille prête sa voix : "Mon vrai crime est ma gloire !"

Résumé : «Le roi est mort, vive le roi !» Ce matin de mai 1643, un nouveau soleil s'est levé sur le royaume de France. Sous l'oeil aimant d'une mère rompue à la politique, un roi-enfant découvre la charge que son sang et Dieu lui-même lui destinaient. Il sait pertinemment le poids qu'il lui faudra porter. Très vite, la Fronde vient inaugurer un douloureux apprentissage. Son amour pour sa mère, Anne d'Autriche, son respect pour Mazarin, un père de substitution qu'il ne peut s'empêcher de mépriser, son goût pour l'art, le jeu, les femmes et la chasse, ryth­ment une adolescence à nulle autre pareille. Car, non content de devenir un homme, le jeune Louis doit incarner l'Etat, guider la France vers l'âge d'or qu'il lui a promis. Malgré les embûches, les blessures, les deuils, il lui faudra régner. Seul.  

«(...) un roman bien écrit, bien informé, où Louis XIV n'est pas un monolithe dressé sur un piédestal, mais un être humain qui n'est pas dépourvu de majesté.»
Evelyne Lever - Madame Figaro

Mon avis : <3 <3

Voici un livre que j'ai récupéré à la fac, on débarrassait une bibliothèque et j'ai pu l'avoir gratuitement. Je ne pense pas que je l'aurai acheté sinon car j'avais cru voir de mauvaises critiques en cours ou ailleurs sur l'auteur et sa manière de romancer l'Histoire. Pourtant, cette lecture m'a semblé assez proche du réel. J'ai l'impression que l'auteur a retranscrit avec assez de fidélité ce qu'a pu éprouver Louis XIV face aux événements qui ont marqué sa vie. En plus, Évelyne Lever a écrit une bonne critique dessus (cf. résumé) alors je me suis finalement lancée dans cette lecture sans trop hésiter.

J'ai lu, dans mon enfance, le très bon livre L'enfance du Soleil d'Anne-Marie Desplat-Duc (que je vous conseille de lire ou d'acheter à vos enfants, neveux et nièces... car il s'agit d'un très bon livre, d'un bon moyen pour faire aimer l'Histoire aux enfants et Louis XIV est un des rois français dont on parle le plus. Grâce à cette lecture que j'ai effectué il y a quand même très longtemps, je savais déjà pas mal de choses sur la vie de ce grand monarque. Par contre, je n'ai pas aimé la structure. Les chapitres répertorient des années et au bout d'un moment on ne sait plus tellement dans quelle année on se situe...




Le style d'écriture est un point sans doute un peu plus négatif que le reste de mon avis. J'ai trouvé assez lourd le fait d'employer du futur pour dire ce que fera ou ce que ne fera pas Louis XIV. Et aussi, une lourdeur que j'ai trouvé récurrente : le fait de dire ce qu'un roi doit faire ou pas : "Louis XIV est un roi, il peut dire non ; Louis XIV est roi donc il doit...". Ça m'a beaucoup agacé. Après, l'auteur a sans doute dû aimé se mettre dans la tête du Roi-Soleil, ce que je comprend.

Je n'ai donc plus qu'à lire la suite, ce qui ne sera sans doute pas tout de suite mais le roman L'allée du roi de Françoise Chandernagor m'attend aussi sagement dans ma bibliothèque.


Genre : Biographie
Publié en 2007
Pages : 421
Français


Suite à lire :

  • L'Hiver du grand roi (2007)