samedi 24 octobre 2015

Ce que vous ne savez peut-être pas sur Marie-Antoinette...

Marie-Antoinette en 1775, buste en biscuit de Sèvres d'après un modèle de Louis-Simon Boizot, 
Salon de 1775, buste brisé pendant la Révolution et restauré en 1858, Petit Trianon


  • Avant de devenir Marie-Antoinette en France, on l'appelait Madame Antoine à la cour de Vienne
> Le prénom Marie était attribué à toutes les femmes de la famille impériale, et le deuxième prénom était celui d'un sain patron - ce fut Saint-Antoine pour Marie-Antoinette. Son prénom de naissance était donc Maria Antonia Josepha Johanna.


  • Marie-Antoinette était... myope et portait donc des lunettes, mais jamais sur les tableaux !


  • Le projet de mariage avec Louis XVI est prévu alors que Marie-Antoinette n'a que onze ans. Ils se marieront trois ans plus tard.


  • Avant le mariage du 16 mai 1770 avec le Dauphin Louis à Versailles, il y eut un mariage par procuration, avec son frère l'archiduc Ferdinand dans le rôle du Dauphin de France !!
> Il était d'usage dans les cours d'Europe de marier chacun des futurs époux dans leur propre pays. Le 19 avril 1770, Marie-Antoinette est donc mariée à Vienne, à l'église des frères augustins, et passe de l'appellation "Madame Antoine" à Madame la Dauphine.


  • La vie à la cour d'Autriche était moins compliquée qu'à la cour de Versailles et Marie-Antoinette s'en plaindra souvent à sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, dans ses lettres.

Le Grand Trianon



  • Marie-Antoinette et Louis XVI ont eu quatre enfants :
  1. Marie-Thérèse Charlotte, qui naquit le 19 décembre 1778, et qui fut la seule à survivre. Elle mourut à Vienne, à l'âge de 73 ans.
  2. Le Dauphin de France Louis-Joseph est né le 22 octobre 1781, à la plus grande joie de la cour car il y avait désormais un héritier pour la couronne. Mais étant bossu et malade, il mourut à l'âge de sept ans et demi en juin 1789.
  3. Le 27 mars 1785 naquit un second fils, Louis-Charles. Il mourut à la prison du Temple en juin 1795.
  4. La petite dernière, Sophie Hélène Béatrice, naquit le 9 juillet 1786 mais, malheureusement, elle mourut avant son premier anniversaire.

  • Hans Axel, comte de Fersen, maréchal de Suède, fut un ami et le supposé amant de la reine.
> Fersen était amoureux de Marie-Antoinette mais la relation charnelle n'a jamais été clairement établie entre eux, même si Stefan Zweig en est certain dans sa célèbre biographie.

  • Lors de la fuite à Varennes, le roi et la reine "jouèrent" le rôle de l'intendant et de la gouvernante, le dauphin Louis fut déguisé en fille, Madame de Tourzel était Madame de Korff avec ses deux filles (les enfants royaux donc) et Madame Elisabeth, la soeur du roi, était la dame de compagnie de la prétendue baronne.

  • Après leur arrestation à Varennes, Marie-Antoinette devient travailleuse et réfléchie, telle que sa mère Marie-Thèrèse avait souhaité qu'elle soit.

  • À la Conciergerie, Rosalie Lamorlière fut sans doute la dernière personne dévouée à la reine.

  • Marie-Antoinette souffrait d'un fibrome (tumeur bénigne du tissu conjonctif fibreux), voire d'une tumeur cancéreuse, ce qui accéléra sans doute son procès.

  • On accusa la reine, entre autres, de trahison, d'intelligence avec l'ennemi, d'orgie, de saphisme, d'organisation de la fuite à Varennes...

  • Le dauphin Louis fut retrouvé en train de se caresser et les révolutionnaires en profitèrent alors pour accuser la reine ainsi que la soeur du roi, madame Élisabeth, d'inceste. Au procès, Marie-Antoinette a été dite "profondément émue" face à cette accusation.

  • Au moment où elle allait être guillotinée, Marie-Antoinette marcha sur les pieds du bourreau et déclara "Je vous demande pardon, Monsieur", ce qui furent ses derniers mots.

  • La reine fut exécutée place de la Révolution, l'actuelle place de la Concorde.

samedi 17 octobre 2015

"Monsieur mon amour" d'Alexandra de Broca


J'attends un signe de mes gardiens : ce sera la mort ; un signe de vous : ce sera la vie.

Quitte à mourir et à me retrouver au ciel, je préfère la présence de ma meilleure amie (Marie-Antoinette) plutôt que celle de mon horrible époux.

Résumé : Princesse vertueuse totalement dévouée à Marie-Antoinette ou conspiratrice et séductrice aux mœurs dépravées ? Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, fut en son temps l’objet des plus folles rumeurs. 
  Au fil d’une bouleversante correspondance imaginaire, Alexandra de Broca, l’auteur de La Princesse effacée, se glisse dans la peau de cette jeune aristocrate turinoise, veuve à dix-neuf ans du descendant d’un bâtard de Louis XIV, qui lui aura fait subir les pires affronts. Comme tant d’autres victimes expiatoires du régime de la Terreur, cette femme fragile, attachée à la famille royale au point de reprendre ses fonctions après la fuite du roi, connaîtra une fin atroce. 
  Du fond de la geôle parisienne où elle attend son jugement, Marie-Thérèse écrit chaque jour à Philippe d’Orléans, député et proche de Robespierre. Comme la vertu s’adresse au vice, elle commence ses lettres par « Monsieur mon Amour »...

Alexandra de Broca en pleine dédicace de mon livre, 
Salon du livre de Paris 2015


Mon avis : <3 <3

Encore une fois, c'est la couverture qui m'a attirée. Pour mon esprit, un tel dessin ne pouvait qu'illustrer une histoire du XVIIIème siècle. Je n'avais pas tort. J'ai découvert ce livre dans les allées du salon de Paris de l'an passé et j'ai donc eu la chance de discuter avec l'auteur sur son livre et sur sa démarche. Cet échange a été très agréable et important pour ma lecture ! Mais si vous ne l'avez pas rencontré, pas de panique car à la fin du livre, l'auteur a inséré une note dans laquelle elle pose une question : "La princesse de Lamballe a-t-elle réellement aimé le duc d'Orléans ?". Dans tous les cas, si ce n'est pas vrai, j'ai passé un agréable moment à lire les lettres de la princesse pour son aimé. Si cela n'est que fiction, l'auteur revient sur les étapes importantes de la vie de Marie-Thérèse. Je suis donc sortie cultivée et distraite de ma lecture.

Monsieur mon amour est un roman épistolaire à une seule voix, celle de Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, plus connue sans doute sous le titre de la princesse de Lamballe. Ainsi, pour nous raconter sa vie, l'auteure a choisi des lettres imaginaires écrites par la princesse à Philippe d'Orléans, qu'elle aime. Ses lettres sont donc à la fois pleine d'amour et d'espoir mais, ne recevant jamais de réponse de Philippe d'Orléans, la princesse lui dévoile aussi ses défauts. En effet, au lieu de soutenir la royauté comme on pourrait s'y attendre, il a choisi de soutenir les révolutionnaires. La princesse lui en veut donc. Elle se sent aussi délaissée par cet homme qui affiche ses maîtresses sans rougir. Il faut dire que Marie-Thérèse est loi d'avoir été gâté par les hommes : elle épouse un homme qui s'avèrera être un libertin et pour se libérer du devoir conjugal, il le fait remplir par un valet, étant ainsi responsable du viol de sa propre femme ! Jamais il n'aura une parole d'amour pour sa femme et disparaît bientôt, comme puni de son atrocité... Dans son malheur, pour se marier, la princesse a dû quitter l'Italie et sa famille, et se retrouve ainsi seule. Heureusement, son beau père, M. de Penthièvre, s'avère lui être d'un secours bienvenu, même s'il cache savoir les méfaits de son fils.
La vie de Marie-Thérèse est donc très triste : son époux est ignoble, elle n'a pas d'enfants et Marie-Antoinette lui tourne parfois le dos. J'ai eu beaucoup d'affection pour elle que je découvrais à chaque fois un peu plus à travers les pages.

Adorant Marie-Antoinette, je me devais de lire un ouvrage sur la princesse de Lamballe, qui fût son amie, mais qui a aussi connu des périodes de défaveur - la duchesse de Polignac recevant aussi l'amitié de la reine. En 1774, Marie-Thérèse devient la surintendante de la maison de Marie-Antoinette. Je savais peu de choses de ce personnage, hormis l'homme qui la soigna, le docteur Seiffert (avec qui on la soupçonna d'avoir eu une liaison). J'ai donc trouvé ingénieux de nous faire connaître sa vie par le biais de lettres et durant son enfermement. En effet, quand on est enfermé, que l'on n'a plus rien à faire si ce n'est espérer, que peut-on faire d'autre que de se repasser le film de sa vie ? L'histoire de la princesse de Lamballe est donc, à mon avis, tout à fait appropriée au format épistolaire, d'autant plus que je raffole des romans épistolaires (classiques). Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'auteur. Concise, claire et essentiellement au présent, tout est en mesure de rendre le récit vivant.

=> Un roman historique sur une femme au destin tragique, la princesse de Lamballe, et dont la forme épistolaire convient parfaitement à son histoire. Une oeuvre très réussie qui m'invite à lire La Princesse effacée du même auteur, dont j'entends aussi beaucoup de bien.


Genre : Roman historique
Publié en novembre 2014
Pages : 240
Français

samedi 3 octobre 2015

"Idées politiques & séries télévisées"

Actes du colloque réalisé dans le cadre des "24 heures du Droit"




Résumé : Les présents propos liminaires forment le pitch et l'épisode pilote de la saison « Idées politiques & séries télévisées » (Saison I ; 15 épisodes dont un pilote) produite par l'Université du Maine en étroite collaboration avec l'École Doctorale Pierre COUVRAT (ed 88), le laboratoire juridique THEMIS-UM (ea 4333) ainsi que l'association COLLECTIF L'UNITÉ DU DROIT. Pour la présenter, nous répondrons successivement aux questions suivantes : s'agit-il vraiment d'études à caractère universitaire ? D'où proviennent les 15 contributions retenues ? Quels sont les thèmes abordés ? Le droit et les idées politiques, en particulier, sont-ils à ce point présents au coeur des séries télévisées ? Et, enfin, y aura-t-il une saison II ? 
« Vous êtes vraiment Docteur » ? C'est peut-être et à juste titre la première question que le lecteur se posera : l'ouvrage que vous avez acquis est-il un magazine de fans prêts à tout pour défendre leurs héros et héroïne(s) ; vivant comme eux et parfois par et pour eux ; passionnés et prêts à tout pour un autographe du Dr House ou de l'une des Desperate housewives et enclins à vous raconter toutes les aventures du Destin de Lisa ? Ils le sont peut-être parfois pour d'aucuns mais surtout tous et toutes sont des universitaires (confirmés ou en devenir) et principalement docteur et / ou doctorant en Droit. C'est donc un regard de juristes et de politistes qui a essentiellement été tourné vers ces séries télévisées, objet de la présente étude collective. 
« Oui, pour la journée » … Pour une journée, en effet, se sont réunis à l'Université du Maine (le 16 décembre 2011) des juristes et des politistes pour célébrer et matérialiser, au coeur des premières « 24 heures du Droit » (www.24hdudroit.org), un colloque d'échanges et de débats relatifs à la confrontation des mondes juridiques mais surtout politiques au coeur du média cathodique. 

Pr. Mathieu TOUZEIL-DIVINA, Co-directeur du Themis-Um (ea 4333) et pour l'occasion, directeur du casting.

Mon avis : <3 <3

   Mathieu Touzeil-Divina (son site : http://www.chezfoucart.com) a été mon professeur de droit durant mon unique et première année de Droit il y a quelques années. Ce professeur est sans doute l'un des meilleurs que j'ai pu avoir, et aussi le plus original ! Par exemple, je me souviens qu'il a rédigé (et donc totalement inventé) la Constitution des Rillettes pour un partiel final (!) et qu'il a osé nous demander le nom d'une boîte de nuit de Steevy Boulay dans un QCM en philosophie du droit... J'ai beaucoup appris avec lui, notamment en cours de droit constitutionnel, et même si mes études en droit ne m'ont pas convaincues, j'en garde un bon souvenir.

   Des "24 heures du droit", je me souviens d'avoir assisté à celui intitulé "Le Parlement aux écrans", en 2012. Cela avait été très intéressant et l'on avait parlé, entre autres, de féminisme et du film Monsieur Smith au Sénat de Frank Capra, sorti en 1939, et que j'ai revu ensuite en cours de cinéma l'année passée. Comme quoi, ces "24 heures du droit" sont bien utiles.

   Ce livre diffère beaucoup de ce que je peux lire d'habitude, non seulement parce qu'il s'agit de politique et de séries télévisées, mais aussi parce que ce sont des colloques mis par écrit. Pourtant, cette lecture m'a convaincue de varier davantage mes lectures. Une difficulté s'est tout d'abord imposée durant ma lecture : le fait que je ne connaissais pas certaines séries telles que Sons of anarchy ou Oz. J'ai donc été sur internet lire les synopsis et regarder à quoi ressemblait les personnages. Si je n'ai pas pour autant eu l'envie de voir certaines séries telles que Lost, j'ai cependant apprécié l'analyse qui était faite sur elles. J'ai tout particulièrement apprécié les colloques sur Le féminisme au prisme des séries télévisées de Juliette Gaté, celui sur Desperate Housewives : série féministe ? par Marie de Mazenod, et, bien évidemment, celle de mon professeur sur Le vampirisme cathodique : de l'expression des extrémismes aux revendications d'une minorité. En effet, je me rappelle qu'il nous avait parlé du vampire dans une deuxième partie en cours de Grands courants de la pensée juridique (c'est-à-dire, en philosophie du droit). J'avais apprécié ce cours et je me rappelle avoir lu peu de temps après La morte amoureuse de Théophile Gautier avec la vamp Clarimonde. Je viens d'ailleurs de relire ce cours, juste pour le plaisir :-)
En ce qui concerne le féminisme, j'ai beaucoup aimé l'analyse sur la série Desperate Housewives, que je connais le mieux parmi celles choisies. L'analyse explique en quoi la série n'est pas féministe : par exemple, Bree a beau avoir un travail, il ne s'agit toujours que de cuisine, tâche la plus souvent assignée aux femmes. C'était très intéressant à lire !
 
Cela a été amusant de retrouver le colloque d'un de mes chargés de travaux dirigés, Clemmy Friedrich, sur la série Battlestar Galactica. En effet, les intervenants sont des docteurs ou des doctorants (en droit ou en histoire-géographie) ou même des étudiantes, mais ce qui me paraît appréciable c'est le fait qu'ils ne soient pas forcément tous passionnés par les séries, certains avouant même les détester ! Le tout est fait avec humour et la présentation du livre et la forme peuvent vous en donner une idée. Chaque intervenant a été interrogé sur sa série préférée, celle qu'il juge la plus féministe, celle qui, selon lui, est la meilleure ode au démo-libéralisme... Ces questionnaires sont placés à la fin des colloques et j'ai trouvé cela très original !

=> Un livre intéressant, surprenant et enrichissant, qui montre que l'on peut allier deux sujets a priori distincts : la politique et les séries télévisées. Étant donné que je l'ai vu disponible dans ma médiathèque, il le sera peut-être dans la vôtre également. Les 24 heures du Droit tournent toujours autour de sujets originaux, tels que Droit(s) du football en avril 2014, et je vous invite donc à vous renseigner dessus.


Genre : colloques, études et rapports 
Publié en 2013
Pages : 183
Français