samedi 27 juin 2015

Les livres de mon enfance


Cet article qui, je l'espère, vous plaira, a pour objet de vous montrer ce que je lisais avant mes chers classiques. J'ai commencé à lire très jeune - je crois que j'ai toujours lu en fait. Voici les premiers livres lus de ma vie et mes premiers personnages livresques préférés :


Juliette


Juliette est sans aucun doute mon héroïne d'enfance préférée. Petite blonde avec des tâches de rousseurs, elle est très amusante et les histoires sont très colorées. J'ai toute la collection (hormis les dernières parutions bien sûr) que je garde précieusement. Celui qui m'a le plus marqué est Juliette fait du sport car il nous avait fait beaucoup rire lorsque ma maman me le lisait le soir avant que je ne fasse de beaux rêves. J'ai aussi beaucoup apprécié Juliette fait des courses, Juliette fête Noël, Juliette part en vacances... 
Récemment, j'ai découvert les nouveaux titres : Juliette visite Paris, Juliette petite princesse, Juliette à la cantine... Autant de nouvelles histoires qui m'auraient certainement plu !


Ma cousine Bécassine


Bécassine fait indiscutablement partie des livres que je lisais étant petite. J'aimais beaucoup ce personnage affectueux et les histoires dans laquelle elle était en scène. J'avais même une poupée tricotée que m'avait offert une tante (ça, c'était avant). Récemment, à une vente de bibliothèque, je suis tombée totalement par hasard sur le livre Bécassine, Une légende du siècle de Bernard Lehembre, qui retrace le succès de la célèbre héroïne ainsi que le contexte historique, la place des femmes à l'époque, etc. Je ne l'ai pas laissé en vente et je l'ai pris. Je suis certaine qu'il me plaira et qu'il me rappellera de très bons souvenirs !

Mini-Loup


J'ai dû avoir ce livre à la 25ème heure du livre. C'est souvent là-bas aussi que j'achetais mes Juliette. J'aimais beaucoup les dessins de cet ouvrage et de ce petit loup très malin !

Oui-Oui


Qui n'a pas lu de Oui-Oui dans son enfance ? Ce sont certainement les premiers romans que j'ai lu. Une tante m'en avait offert tout un lot à un anniversaire, ainsi que des JoJo Lapin. Cette tante a eu beaucoup d'influence sur mes lectures (plus tard cela a été avec la série Alice de Caroline Quine, un article sur mes lectures d'adolescence fera en effet suite à celui-ci).

JoJo Lapin


Peut-être un peu connu que Oui-Oui, Jojo Lapin est un sacré petit personnage. J'en avais une bonne quantité dans l'ancienne collection de la bibliothèque rose et j'en garde aujourd'hui encore quelques titres, en souvenir de bonnes lectures.

Il y avait aussi des titres plus récents de la bibliothèque rose :



Et je lisais aussi tous les livres de Fanny Joly et de Catherine Missonnier.


Jamais je ne pourrai oublier ces livres qui ont fait partie de mon enfance. C'est sans compter sur les livres de Disney (Les 101 dalmatiens était mon Disney préféré !), les livres découverts à l'école et auparavant tous les livres de bébé que l'on m'a offert.
Maintenant, à vous de me dire quels étaient les livres de votre enfance ! En avons-nous eu en commun ? Dites-moi tout !

samedi 20 juin 2015

"La mode à la cour de Marie-Antoinette" de Juliette Trey



Résumé : La mode était au cœur de la vie de cour à Versailles. Rituels quotidiens et publics des levers du roi et de la reine, cérémonies de présentation à la cour, bals, baptêmes, deuils, parties de chasse... l'habit s'accordait aux événements et dictait leurs attitudes aux courtisans que corsets, paniers, culottes guindaient ou entravaient. Ces parures bruissaient de froissements de taffetas et de pékin de soie et donnaient ainsi vie aux appartements qu'elles coloraient d'une infinie variété de tons. 
 Sous le règne de Louis XVI, la mode connut d'importantes mutations. Si, lors des cérémonies officielles, le costume restait strictement codifié, de nouvelles libertés apparurent autour de 1780, dans un cadre plus intime. Marie-Antoinette elle-même encouragea, voire initia, ce mouvement vers davantage de simplicité et de confort. 
 À travers la richesse des costumes, journaux de mode, peintures et gravures de l'époque, cet ouvrage nous fait découvrir tout un monde de raffinement et d'élégance en nous rappelant que le choix d'un vêtement, loin d'être anodin ou futile, a toujours une valeur symbolique.




Mon avis : <3 <3 <3
   Comme vous pourriez vous en doutez, ce livre a été un bonheur à lire (et à regarder...) ! Jusqu'à maintenant, je n'avais lu sur Marie-Antoinette que des textes. J'y ai remédié grâce à ce livre où j'ai pu admirer des photographies de vêtements d'époque que l'on a conservé jusqu'à aujourd'hui et de magnifiques tableaux. Je crois bien n'avoir jamais lu d'album illustré (pour adultes) jusqu'à aujourd'hui et mon ressenti vis-à-vis de ce genre va donc prendre une grande place dans mon article.
 
Ce livre est bien écrit, d'autant plus que Juliette Trey sait expliquer ce qu'il faut - les caractéristiques des vêtements, tout autant que les liens des personnes avec la famille royale. L'auteure a fait un travail formidable, puisque l'on a sous les yeux un texte explicatif, des images et des citations justificatives de contemporains. Cette diversité rend la lecture agréable. Au texte d'explication suivent des images qui sont en rapport et qui permettent ainsi de véritablement se représenter ce que cela a été. Je ne connaissais pas beaucoup des tableaux qui y sont représentés, d'autant plus que beaucoup ont été peint par Élisabeth Vigée Le Brun, une peintre que j'apprécie tout particulièrement. J'ai ainsi pu voir Marie-Antoinette sous des jours nouveaux, par exemple en cavalière, à la chasse. Je m'en suis beaucoup amusée. Je ne connais rien à la mode mais ce n'est pas nécessaire pour ce livre : les explications textuelles décrivent les vêtements et il y a le plus souvent une image à l'appui. Je savais que Juliette Trey s'est occupée de l'exposition "Madame Élisabeth, une princesse au destin tragique" qui s'est tenue à Versailles entre avril et juillet 2013 (et que je n'ai malheureusement pas pu voir) et ce livre en porte les marques puisque l'auteure renvoie régulièrement à la soeur du roi.

L'ouvrage comporte trois parties : la première, intitulée "habiller la cour", porte sur les services de la Garde-robe pour le roi et pour la reine, les matières et les motifs privilégiés... ; la deuxième concerne le paraître et paraître à la cour avec la présentation au roi et à la reine, le maquillage, les bijoux, les différents vêtements...; enfin, la troisième partie a trait aux nouveautés & libertés, avec l'évolution des modes mais aussi des vêtements car l'on va vers des robes aux formes nouvelles et plus légères, la mode venue d'Angleterre qui a une influence et les costumes de fantaisie. Grâce à cet ouvrage, j'ai fait le tour de la mode au temps de Marie-Antoinette, ce qui me permet de comprendre encore mieux cette époque que j'adore.

En parlant d'album illustré, on aurait tort de croire que le livre ne comporte que des images. J'ai ainsi appris plein de choses sur l'époque : la symbolique des couleurs, qui portaient des noms imagés (tel que "cheveux de la reine"), des pratiques et aussi des anecdotes, ce qui m'a bien plu.

J'avais eu connaissance de la sortie de ce livre grâce à une parente de l'auteure et j'espère bien pouvoir faire dédicacer mon livre et en discuter avec elle un jour. En attendant, je continuerai à me replonger dans ce livre dès que l'envie me prendra. Il sera désormais utile lorsque je lirai des ouvrages (qui sont très nombreux dans ma bibliothèque) sur Marie-Antoinette ou, plus généralement, du XVIIIème siècle. Pour lire ce livre, il n'est pas nécessaire d'être amoureux de la mode, la passion pour l'Histoire peut suffire. Je vous recommande vivement ce livre, bien écrit, bien illustré et passionnant ! Honnêtement, je savais que je ne serai pas déçue !


Genre : Album illustré
Publié le 23 octobre 2014
Pages : 128
Français




++ Je vous invite également à suivre Juliette Trey sur son compte Twitter professionnel où elle nous fait partager son merveilleux métier de conservatrice de musée (au Musée du Louvre actuellement) : @JulTrey.

++ L'ouvrage a été mentionné dans l'émission Au coeur de l'histoire du 30 mars 2016 sur Europe 1. L'émission est disponible en replay ici : http://bit.ly/1XY3TnA.

vendredi 12 juin 2015

"Madame de Staël - La femme qui faisait trembler Napoléon" de Laurence de Cambronne


Elle qui aspire à une vie tranquille, qu'a-t-elle fait de mal pour être ainsi chassée ? Il est vrai que le Premier consul craint que le salon de Mme de Staël ne se transforme en club d'opposants. Elle aimerait tant retrouver Paris, s'installer dans le petit hôtel particulier de la rue de L'Isle qu'elle a loué pour y passer l'hiver, revoir ses amis, aller au Louvre avec Auguste et Albertine, admirer les toiles des maîtres italiens de la Renaissance. Elle irait au spectacle, à la Comédie-Française, à l'Opéra-Comique. Elle a soif de nouveautés.

Résumé : Il n’y a pas d’équivalent actuel d’une telle célébrité. L’Europe entière l’admirait. Ses livres étaient des best-sellers. Ses intimes écrivaient l’Histoire et Napoléon disait d’elle : « J’ai quatre ennemis, la Prusse, la Russie, l’Angleterre et Madame de Staël ». Laurence de Cambronne raconte la vie de cette femme exceptionnelle à travers 24 journées décisives. Enfant surdouée de Necker, le ministre des Finances de Louis XVI, Germaine de Staël traverse la Révolution, le Consulat et l’Empire en devenant une femme très différente du type de femme admis à son époque. D’abord un écrivain politique de grande envergure : ses quinze livres la montrent libérale, démocrate et européenne quand on était royaliste, jacobin ou bonapartiste. Son salon est le début éblouissant de ce qui deviendra « le Groupe de Coppet », du nom de son château en Suisse, l’Elysée intellectuel de toute une génération, le rendez-vous de l’intelligentsia européenne. Elle connait Voltaire et Diderot, le tsar de Russie et le roi de Suède, Jefferson et Lord Byron. Ses amis s’appellent Juliette Récamier, Talleyrand, Lafayette ou Chateaubriand. Elle était immensément riche, immensément généreuse et tous ceux qui l’entouraient ont profité de sa fortune. Sa vie est une course poursuite devant Napoléon qui l’exile sans cesse loin de Paris puis hors de France parce qu’il se juge attaqué par chacun de ses livres. Cette femme forte, grande intellectuelle qui ne craignait pas de s’opposer à l’Empereur, est en même temps une grande amoureuse. Elle a de l’ordre dans l’esprit et du désordre dans les sens, c’est ce qui la rend si émouvante. Car elle se donne facilement aux hommes – on ne compte plus ses nombreuses aventures – et elle tombe amoureuse à chaque liaison. Elle envahit les hommes d’une passion dévorante, insatiable et souffre d’être délaissée parce qu’elle les a étouffés de son amour. Germaine a cinq enfants de quatre pères différents et, en mère fusionnelle, les emmène partout avec elle à travers l’Europe au cours de ses innombrables voyages. En avance sur son temps, elle milite pour le divorce, pour le droit des femmes au bonheur, pour la liberté d’expression et l’abolition de l’esclavage. Germaine de Staël est un personnage profondément attachant, une amoureuse aspirant au bonheur mais aussi une féministe, une intellectuelle visionnaire, une femme au destin si romanesque dont son amant Benjamin Constant disait : « Si elle avait su se gouverner, elle aurait gouverné le monde ».


Portrait de Madame de Staël par Élisabeth-Louise Vigée Le Brun


Mon avis : <3 <3 <3
   Quel livre passionnant pour une vie passionnante ! Ma lecture a été un coup de coeur ! Je ne sais pas si c'est réellement dû à la plume de l'auteure mais les moments plongés dans ces lignes m'ont réjouies ! Je n'ai jamais rien lu sur Madame de Staël mais je savais qu'il le faudrait car on la désigne comme ce que l'on appelle aujourd'hui une féministe avant l'heure et comme la potentielle première femme politique. Pourtant, je suis tombée sur ce livre totalement par hasard au salon du livre de Paris 2015. La couverture seule m'a attirée l'oeil et cela a été l'occasion de parler avec l'auteure en personne !
Je ne connaissais rien de la vie d'Anne-Louise-Germaine Necker, plus connue sous le nom de Madame de Staël et, grâce à ce livre, j'ai appris plein de choses ! C'était une figure qui m'intriguait, je la gardais dans un coin de ma tête en me disant que ses pensées pourraient m'intéresser. Je l'ai trouvé être une personne très originale : elle ne cesse de changer de lieu d'habitation (il y a parfois de quoi s'y perdre, malgré la bonne écriture de l'auteure), elle tombe "régulièrement" amoureuse... ou enceinte (elle a eu cinq enfants), travaille beaucoup en se mêlant de politique, ce qui n'est pas pour plaire au misogyne Napoléon notamment. Des faits m'ont fort surprise : sa venue à la cour de Versailles le 31 janvier 1786, sous l'oeil de Marie-Antoinette, ne se passe pas très bien, sa relations assez... disons difficile avec Bonaparte (donc je comprend maintenant le choix du sous-titre) ou encore le projet de mariage de Madame de Staël avec Axel de Fersen, oui, l'amant supposé de Marie-Antoinette (!) mais celle-ci va tout faire pour détourner le mariage vers le baron Eric de Staël-Holstein (et elle réussit !). Sa vie était à la fois passionnante et pleine de souffrance. Ses prises de positions politiques sont impressionnantes, ses exils innombrables, ses écrits divers... Pourtant, elle est la fille de Jacques Necker, qui sera ministre des finances sous Louis XVI, et de Susanne Curchod qui tient un salon avec des personnalités importantes, telles que Voltaire, Buffon ou encore Grimm. La mésentente avec sa mère m'a attristée, elle qui l'a (le mieux) éduqué en la laissant assister à ses salons du vendredi soir (la chanceuse !).  Plus tard, et tout au long de sa vie, Madame de Staël ne cessera jamais de tenir des salons (le salon de la rue du Bac notamment) ; jusqu'à sa mort d'ailleurs où elle n'assiste pas au souper mais inscrit sur un plan de table d'installer François-René de Chateaubriand aux côtés de Juliette Récamier, qui vivront par la suite un amour de trente ans. Madame de Staël tient des salons qui réunissent des gens aux opinions diverses, car elle aime les oppositions. La passionnée des salons littéraires que je suis n'a pas pu s'empêcher de se réjouir de ces réunions où l'on parle de sujets intéressants et qui ne réunit que des intellectuels. On ne se soucie pas trop de l'étiquette comme à la cour, bien au contraire. Jusqu'à une certaine période on mangeait où l'on était puis vient le temps où l'on prend l'habitude de se réunir tous ensemble dans la salle à manger et Germaine a eu du mal à s'y faire...
   J'irai jusqu'à remercier Laurence de Cambronne pour cette oeuvre. Comme l'a souligné le magazine Elle (dont elle fût rédactrice en chef), elle ne se contente pas d'écrire une biographie traditionnelle mais elle s'est concentrée sur vingt-quatre jours importants de sa vie. Par ailleurs, chaque journée (chapitre) est précédée d'un résumé sur ce qui va suivre ou sur le contexte historique. Le seul reproche que je pourrai faire, avec un demi-sourire, est que l'oeuvre soit trop brève. En effet, les pages se tournent toutes seules et il ne m'a fallu qu'une journée pour achever l'ouvrage. Pourtant, plus de pages ne m'auraient pas dérangées, bien au contraire ! Dans tous les cas, il s'agit d'un excellent livre qui m'a appris l'essentiel sur Madame de Staël et je suis très contente d'être tombée dessus par hasard lors du salon de livre de Paris.
J'ignorais totalement que Benjamin Constant avait été son amant et cela me donne d'autant plus envie de lire son oeuvre Adolphe que Madame de Staël s'y est reconnue comme personnage.
   Pour savoir si Madame de Staël fera définitivement partie de mes modèles, je n'ai plus qu'à me lancer dans la lecture de ses oeuvres ; celles que j'ai déjà (De la littérature, Trois nouvelles) et celles que je vais me procurer car je veux absolument toutes ses oeuvres dans ma bibliothèque !! J'ai lu cette semaine son essai De la littérature (je ne compte pas en faire un article mais à votre demande je pourrai en écrire un billet). Le texte était philosophique mais cela n'a pas atténué mon intérêt pour l'ouvrage : tout en parlant de littérature, Germaine de Staël évoque ses idées sur l'abolition de l'esclavage, la position des femmes... En attendant, je conseille À TOUS cet ouvrage bref, clair mais qui contient l'essentiel sur la vie d'une femme extraordinaire, Madame de Staël.

Laurence de Cambronne, en pleine dédicace de son livre devenu mien :-))


Genre : Essai
Publié le 05 mars 2015
Pages : 246
Français


Si mon avis ne vous a pas encore convaincue, vous pouvez écouter le podcast de l'émission de radio Au coeur de l'histoire sur Europe 1 consacrée à Madame de Staël et où intervient l'auteure même de cet ouvrage, Laurence de Cambronne.
À consulter : le site des éditions Allary avec toutes les coupures de presse et deux autres émissions de radio concernant le livre :  http://www.allary-editions.fr/publication/madame-de-stael/

lundi 8 juin 2015

"La valse lente des tortues" de Katherine Pancol


C'est la vie.
Elle a bon dos, la vie. Jamais, elle ne vous octroie une longue période de repos, toujours elle vous remet à l'ouvrage.
On n'est pas sur terre pour se tourner les pouces.
Maos moi, je n'arrête pas. Je me démène comme un enragée. Tout tient debout sur mes seules épaules.

Résumé : 
Ce livre est une bourrasque de vie... 
Un baiser brûlant du seul qu’on ne doit pas embrasser… 
Deux bras qui enlacent ou qui tuent… 
Un homme inquiétant, mais si charmant… 
Une femme qui tremble et espère ardemment... 
Un homme qui ment si savamment… 
Une femme qui croit mener la danse, mais passe son tour… 
Des adolescents plus avertis que les grands... 
Un homme qui joue les revenants… 
Un père, là-haut dans les étoiles… 
qui murmure à l’oreille de sa fille... 
Un chien si laid qu’on s’écarte sur son passage… 
Des personnages qui avancent obstinément comme des petites tortues entêtées qui apprendraient à danser lentement, lentement dans un monde trop rapide, trop violent...

Mon avis : <3
   Me voici replongée dans l'histoire de Joséphine Cortès. J'avais à la fois envie de me plonger dans ce second tome et en même temps je reculais un peu car j'ai lu le premier tome (mon avis sur Les Yeux jaunes des crocodiles) tout en restant mitigée. Cette lecture a donc navigué entre l'envie d'en savoir plus sur l'histoire et, parfois, l'envie d'en finir. Je lis peu de livres contemporains mais j'aime bien parfois sortir des classiques pour aller vers des histoires plus proches de notre époque (même si , dans les classiques, on trouve des choses semblables à ce qui se passe dans notre époque...). Cette série s'y prête car Katherine Pancol sait très bien nous livrer la vie et le destin de personnages très construits, très réalistes et donc "vivants". Les personnages qu'elle nous décrit me semble parfois être des personnes tellement le réalisme est omniprésent. Cependant, ses romans restent des romans et lorsque le romanesque pointe le bout de son nez, je deviens immédiatement sceptique (comme d'autres me l'ont dit aussi). Par exemple, je me suis reculée du livre avec l'histoire de l'envoûtement ou autres inventions du même genre... Je n'ai pas du tout aimé !
   Les personnages sont très nombreux et aux vies très diverses : il y a la thésarde Joséphine, ses filles Hortense et Zoé, Shirley et Gary, Philippe et Alexandre, Iris, Henriette, Marcel, Josiane et Junior... Évidemment, j'ai eu des préférences pour certains personnages, et pour d'autres, c'était l'aversion totale. Contrairement au premier tome, j'ai bien aimé Hortense car elle est ambitieuse et fait tout pour réussir. La famille Marcel-Josiane-Junior me plaît aussi beaucoup parce que finalement le couple a droit a une seconde vie, plus heureuse. Par contre, j'ai parfois du mal avec Joséphine, car je déteste les gens qui se laissent faire et même si elle fait des progrès, c'est parfois lourd (par exemple, avec le chien hideux...) ! Ce que j'aime en ce personnage, c'est sa culture. Moi, ses récits sur la vie au Moyen Âge ne m'ennuie pas et je trouve cela plaisant. La façon dont l'auteure nous raconte leur vie est appréciable et finalement ce livre est le livre de la vie ! J'ai adoré toutes les petites leçons de vie glissées à travers les pages. J'aurai pu en noter des tonnes mais j'ai finalement renoncé (je regrette, certaines pourraient me resservir, mais il y en avait trop qui étaient bien !!).
   J'ai été étonnée lorsque j'ai appris que le livre contenait une enquête policière. Ce n'est pas pour me déplaire car je ne lis jamais de romans policiers. Je suis assez impressionnée car cette série a beau contenir des romans, l'auteure prend soin de mettre un bibliographie à la fin de ses ouvrages. Cela, ainsi que ses remerciements, démontrent à quel point elle a fait des recherches pour l'histoire et est soigneuse, ce que j'apprécie tout particulièrement. L'enquête est flippante mais les crimes bien organisés... C'est à la fois surnaturel et possible, et cela fait froid dans le dos quand on y pense (mais de tout façon toutes les histoires policières me terrifient, d'où la raison pour laquelle je n'en lis jamais).

=> Un deuxième tome pour lequel mon ressenti navigue entre envie et déplaisir, mais qui ne me repousse pas la lecture du troisième et dernier tome de la série, Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, et plus tard de Muchachas...

Genre : Roman 
Publié en mars 2008
Pages : 678
Français

Tome précédent (avec mon avis en lien) : Les Yeux jaunes des crocodiles (mars 2008)
Tome suivant : Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi (avril 2010)

mardi 2 juin 2015

"Les Années Trianon" de Catherine Hermary-Vieille


Le soir, dans le salon ivoire et amarante, dans le boudoir, dans la bibliothèque verte et blanche ou dans la pièce de billard décorée de lourds rideaux pourpres, on devisait, on écoutait de la musique, on jouait aux bouts-rimés, aux charades, aux ambassadeurs, mais les fous rires, les taquineries, les conversations galantes d'autrefois étaient devenus rares.

Salle de billard, avec un tableau de Madame Vigée-Lebrun,
Petit Trianon (2015)

Résumé : Versailles, 1774-1792. Deux décennies presque, qui, pour Marie-Antoinette, furent des années de bonheur et de fêtes avant de s’achever sur l’échafaud. Autour d’elle, le « cercle enchanté » de ses amis, de ses intimes, insouciants, raffinés et avides d’honneurs et d’argent. Ils se nomment Artois, Lamballe, Polignac, Lauzun ou Fersen, ils sont comte, duc ou princesse et profitent de la vie de plaisirs que leur offre une reine toujours plus frivole, indifférente et sûre d’elle. Séduits par leur jeune et capricieuse souveraine, ils ne veulent pas voir que, sorti de Trianon, l’Ancien Régime vit ses dernières heures. Le vent de l’Histoire gronde. Tous, hommes et femmes, seront emportés. Sous l’apparence souriante de l’avocate bienveillante, C. Hermary-Vieille est un impitoyable procureur. Gilles Martin-Chauffier, Paris-Match.


Le Salon de compagnie, salon des jeux et de musique,
Petit Trianon (2015)


Mon avis : <3 <3 <3
   C'est tout à fait par hasard que je suis tombée sur ce livre. Je connais de nom l'auteure mais je n'ai, il me semble, encore jamais lu une de ses oeuvres, bien qu'elles m'intéressent. Il faut dire que la couverture m'a très certainement attirée car je la trouve magnifique, le tableau étant de Louise Clay, et sur la bannière rose, le terme de "cercle enchanté" me réjouissait d'avance ! J'ai trouvé ce que je cherchais dans ce livre : un récit sur la vie de Marie-Antoinette, et notamment à Trianon. Mais ce n'est pas seulement cela. Lorsque je parle de ma passion pour Marie-Antoinette, on m'accuse parfois d'oublier les heures sombres pour le peuple qui a vécu à cette époque. C'est ce que ce livre montre : à côté du faste de la Cour et des joyeuses réunions, le peuple a faim et croule sous les impôts. Donc, si la vie de Marie-Antoinette me passionne, je n'en oublie pas pour autant les aspects les plus dramatiques de la période. Je suis reconnaissante à l'auteure car elle a réussi à allier un récit sur la vie de Marie-Antoinette tout en n'oubliant pas de mentionner, on pourrait dire en vis-à-vis, la vie du peuple mais aussi les événements qui se déroulent à l'étranger telle que la guerre en Amérique.
   Malgré la misère qui l'entoure, je n'ai pu m'empêcher d'adorer le "Cercle enchanté de Marie-Antoinette". Cette réunion de nobles qui grouille autour de la reine est plaisante car, contrairement à certains salons de l'époque, on ne s'y occupe pas de sujets sérieux mais on s'amuse, on joue, on fait de la musique ou on assiste à des feux d'artifice, des promenades... Le temps de ma lecture, je me suis laissée porter par cette légèreté de ton, qui, bien sûr, ne dure qu'un temps. À ce cercle enchanté, on pourrait opposer, par exemple, le salon de Madame Necker (mère de la future Madame de Staël), qui a épousé le ministre des finances de Louis XVI et qui tient un salon où l'on parle des questions importantes du temps. J'adore les salons littéraires, d'où le nom de ce blog et l'esprit que je veux lui imposer, et revivre ces moments d'échanges culturels est un de mes rêves ! C'est d'ailleurs ce qu'on fait un peu avec les blogs en échangeant sur nos livres lus je trouve (d'où mon idée de salon littéraire pour le blog). Mais j'ai aussi apprécié le cercle plus léger de Marie-Antoinette où l'on allait jusqu'à jouer à cache-cache ! D'ailleurs, si l'on voit la création de ce cercle, on assiste aussi à sa chute. Catherine Hermary-Vieille a une écriture que j'ai su apprécier. Les pages se tournaient aisément, j'avais envie d'en savoir toujours plus, même si je connaissais déjà le triste destin de la Reine. Je regrettais parfois que l'on n'entre pas plus dans le détail du cercle enchanté car c'est vraiment le sujet qui m'intéressais, mais après tout, peut-être n'avons-nous pas plus de détails.
   Cette lecture a été d'autant plus forte que j'ai été à Versailles mercredi dernier (d'où les photos) pour voir tout ce qui concerne Marie-Antoinette : le Petit Trianon ainsi que son domaine, comprenant son hameau, sa ferme, son théâtre et les divers jardins. Lors de ma lecture, je pouvais m'imaginer à nouveau dans ces lieux et ainsi être au plus prêt du récit. J'ai adoré cette sensation ! Il n'y a rien de mieux et je vous conseille cette visite. Après lecture du prospectus, je me rend compte que je n'ai pas vu certaines pièces, qui ne sont visibles que sur réservation et visite guidée. J'ai décidé que dès que j'aurai envie, j'y retournerai.

La Chambre de la Reine
occupée d'abord par Madame du Barry puis par Marie-Antoinette de 1777 à 1789,
Petit Trianon (2015)

   Avec Les Années Trianon, je ne m'attendais pas tant à une biographie mais cela ne m'a pas dérangé car j'en ai encore appris sur la Reine et la Cour, notamment sur tous les proches de la Reine et qui constituent aussi son cercle : Vaudreuil, le duc de Lauzun, le bel Axel de Fersen... et surtout Yolande de Polignac. C'est étrange mais je ne me souviens pas avoir croisé ces noms dans d'autres lectures que j'ai pu faire sur la Reine. Comme quoi, il me reste beaucoup à apprendre ! J'ai aussi beaucoup apprécié les passages sur Rose Bertin, la "ministre de la mode", et Élisabeth Louise Vigée-Le Brun, qui l'a peinte dans des tenues qui ont beaucoup choqué à l'époque car elles étaient plus légères que de coutume.

=> Je ne peux donc que vous conseiller ce livre. Si le cercle de Marie-Antoinette m'a enchanté, cela devrait aussi marcher pour vous !

Le Cabinet intérieur, dit aussi Cabinet des glaces mouvantes,
Petit Trianon, 2015


Genre : Roman
Publié en 2009
Pages : 408
Français


Le colombier, Richard Mique (architecte), 1783,
abritait la volaille et les pigeons,
Hameau de la Reine (2015)


++ Retrouvez l'émission Au coeur de l'histoire du 28 mars 2016 consacré à Marie-Antoinette au Petit Trianon. Le replay est disponible ici : http://bit.ly/1XY3TnA.