samedi 15 novembre 2014

"La Princesse de Clèves" de Madame de La Fayette


Je lui dis encore que, si elle n'avait pas la force de l'épouser, ou qu'elle lui avouât qu'elle en aimait quelque autre, il ne fallait point qu'il s'emportât, ni qu'il se plaignît ; mais qu'il devrait conserver pour elle de l'estime et de la reconnaissance.
(conseil de monsieur de Clèves à Sancerre, qui marque une certaine ironie puisque lui-même n'appliquera pas son conseil par la suite..., page 99)


Cadre : Cour des Valois, XVIème siècle

Contexte historique : traité de paix de Cateau-Cambrésis le 3 avril 1559 qui met fin à la guerre entre la France, l'Espagne et l'Angleterre. 

Personnages :
    3 principaux :



  • Mademoiselle de Chartres qui deviendra après son mariage Princesse de Clèves ou madame de Clèves
  • Monsieur de Clèves : son mari
  • Le duc de Nemours
  • Le roi Henri II
  • Catherine de Médicis : épouse légitime de Henri II
  • Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois : d'abord la favorite de François Ier. Elle sera contrainte à l'exil après la mort d'Henri II
  • La reine dauphine Marie Stuart : belle-fille de Henri II, épouse de François II
  • La Maison de Guise : le duc de Guise, le cardinal de Lorraine, le chevalier de Guise
  • Madame de Chartres : mère de la Princesse de Clèves
  • Le vidame de Chartres

Résumé : « La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second », et c'est bien sur le théâtre de la brillante cour des Valois que se noue et se joue la passion de la princesse de Clèves et du duc de Nemours. Passion tacite, et qui ne s'exprime longtemps que par des signes : un portrait dérobé, la couleur d'un vêtement au tournoi, la soudaine émotion d'un visage. Passion tragique, aussi, dont la mort est la conséquence imprévue. 
Si La Princesse de Clèves, lors de sa parution en 1678, est le livre le plus immédiatement commenté de son époque, c'est que, sans rompre totalement avec le roman antérieur, il y introduit le souci de vraisemblance et de brièveté qui caractérise alors la nouvelle, et concilie de manière neuve narration et psychologie. Le premier des romans d'analyse ? Certainement. Mais simplement, aussi, un grand roman sans romanesque.


L'auteur : Madame de Lafayette, de son vrai nom Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, est issue de la petite noblesse et appartient à l'aristocratie cultivée. Orpheline de père à 15 ans, sa mère se remarie avec un oncle de la marquise de Sévigné, d'où l'amitié entre les deux futures femmes de lettres. À 21 ans, elle épouse le comte de Lafayette qui a alors 39 ans. Comme ce dernier est occupé à des procès sans fin, Madame de Lafayette réside seule à Paris. Elle est une fidèle des salons, et tout particulièrement celui de l'hôtel de Rambouillet ; elle fréquente ainsi les ruelles des précieuses et ouvre son propre salon rue de Vaugirard. Elle fut amie avec La Rochefoucauld, qui l'aurait aidé à écrire La Princesse de Clèves. À la fin de sa vie, elle perd son mari et son ami La Rochefoucauld et se retire alors pieusement, tout comme la Princesse de Clèves à la fin du roman.

Ses oeuvres principales sont : 
  • La princesse de Montpensier (1662)
  • Zayde (1671)

Mon avis : <3 <3 <3
  J'avais déjà lu ce roman étant plus jeune mais j'avais eu du mal à en garder des traces dans ma mémoire car la première lecture de ce roman est plutôt difficile et en nécessite une deuxième. Lorsque l'on débute la lecture de l'oeuvre, on a un panorama dense des personnages de la Cour de Henri II et de leurs liens de parenté, d'amitié ou encore d'inimitié. Le texte vaut une relecture rien que pour cela. Mais j'ai trouvé intéressante cette mise en scène de personnages historiques et de sang royal par une femme de lettres, une précieuse qui plus est.
  Si vous ne le savez pas encore, je voue depuis septembre dernier un intérêt immense pour le phénomène social de la Préciosité, dont je vous parlerai prochainement sur le blog. Je lis en ce moment la thèse de Myriam Dufour-Maître (Les Précieuses : Naissance des femmes de lettres en France au XVIIème siècle, Honoré Champion, 2008) et je me régale (ou presque) !
  J'ai adoré l'écriture de l'auteur, et en relisant l'oeuvre une troisième ou quatrième fois, je n'ai pas arrêté de souligner des phrases tellement j'en trouvais de belles. Comme quoi, la relecture n'est que bienfait, il suffit juste de le faire (je relis peu les oeuvres, en ayant tellement d'autres à découvrir...). Le style de l'auteur est fluide et j'ai noté de nombreuses répétitions de mots ou de polyptotes (figure qui consiste à reprendre un terme déjà énoncé en lui faisant subir des variations morphosyntaxiques).
  L'histoire d'amour de la Princesse de Clèves et du duc de Nemours est belle et l'histoire m'a bien plu. Je ne partage seulement pas la fin, qui me déçoit énormément. J'en attendais plus. Le personnage du prince de Clèves est un obstacle à la passion amoureuse, point central du récit, et je ne l'apprécie pas beaucoup, même s'il me fait énormément pitié de ne pas être aimé par sa femme. 
L'histoire du portrait m'a bien fait rire, ainsi que celle de la lettre. Madame de Lafayette sait raconter les histoires et le fait qu'elle ait inséré des récits ne m'a pas dérangée car cela permet de connaître, par exemple, l'histoire d'Anne de Boulen racontée par la reine dauphine elle-même, etc. Étudier cette oeuvre a été un pur délice, même en faisant des commentaires de texte je prenais un plaisir non dissimulé à analyser cette si belle écriture. J'ai très envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur que je ne connaissais pas (Zayde, Histoire de madame Henriette d'Angleterre dont Madame de Lafayette était très proche) et de relire La Princesse de Montpensier !

=> Une oeuvre que vous devez absolument lire si ce n'est déjà fait, et qui ne pourra pas vous laisser insensibles...


Genre : Roman
Publié en 1678
Pages : 239
Français

À lire :


 

         

dimanche 9 novembre 2014

Voyage à Stockholm - Du 26 octobre au 1er novembre 2014

Hej !

Pendant les vacances de la Toussaint, je suis partie à Stockholm en Suède car ma soeur aînée y termine ses études. C'est le premier pays nordique que je visitais et ce qui m'a le plus surpris fût qu'il fasse nuit dès 16 heures tous les jours ! Il faut vraiment s'y habituer et ça rend l'atmosphère plus glauque tout d'un coup. La ville n'est pas si grande que cela et je pense en avoir fait le tour.

Ce voyage a évidemment été l'occasion de faire plein de visites dont je vous donne ici un petit aperçu. Et afin d'accompagner la lecture de cet article, je vous propose d'écouter la chanson "Waterloo" chantée par le groupe suédois Abba qui leur permis de gagner l'Eurovision en 1974 et de se faire connaître mondialement.








Abba The Museum :

Passage obligé par le musée dédié au groupe suédois Abba !! 



Ce musée est GÉNIAL !! J'y suis restée 2 heures et demie ! L'entrée est plutôt cher (environ 23€ par personne) mais il valait le coût ! J'aime bien écouter ce groupe et grâce au musée j'ai pu avoir un panorama des parcours personnels de chaque membre du groupe et plein d'autres informations. Des activités sont proposées aux visiteurs (karaoké, danse...). Je le recommande vivement !


Le Nordiska Museet :


Le musée nordique est l'un des plus beaux musées de Stockholm et donne un aperçu de l'histoire de la vie quotidienne en Suède. J'ai pu ainsi voir une exposition sur le sucre, les jouets (dont de belles maisons de poupée datant du 18ème siècle au 20ème siècle), l'histoire de la mode, des tables garnies traditionnelles de Suède... Le musée est gratuit le mercredi à 17 heures !


Le Moderna Museet :

J'ai également fait le Musée d'Art Moderne comprenant une collection d'art moderne suédois et international. Et il y également une partie du musée consacrée à l'architecture et le design avec pour l'occasion une exposition sur le travail du designer allemand Konstantin Grcic. Le musée est gratuit le vendredi à partir de 16 heures.


Le Palais Royal :


Un lieu où j'étais obligée d'aller. J'ai même pu assister à la relève de la garde. Les salles du Palais à visiter sont nombreuses et spacieuses, j'ai adoré !



Enfin, pour tous les gourmands, la Suède a de nombreuses pâtisseries et sucreries (la plus connue est bien sûr le Daim). Et comme le veut la coutume en Suède j'ai pris plusieurs fika (leur pause goûter/café) dans les nombreux café de la ville. Je vous conseille tout particulièrement le Café Saturnus, lieu à la décoration française mais qui vend le meilleur Kanelbulle (pâtisserie à la cannelle).




Quelques souvenirs que j'ai ramené, des gâteaux suédois et des noeuds (dont je raffole).



En espérant que mon article vous ai donné envie de visiter ce pays !

dimanche 2 novembre 2014

"Arsenic & Vieilles Dentelles" / "Arsenic and Old Lace" de Frank Capra


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Frank Capra
Scénario : Julius J. Epstein et Philip G. Epstein, d'après la pièce éponyme de Joseph Kesserling
Genre : Comédie romantique
Sortie en 1944
Production : Warner Bros
Avec Cary Grant (Mortimer Brewster, l'écrivain)


Cary Grant est d'origine britannique et a été découvert par Cukor dans Sylvia Scarlett. Cet acteur, qui a eu deux nominations aux Oscar, a joué principalement dans des comédies, avec une mimique du corps qui lui est propre, et dans des films d'Hitchcock. 


Synopsis : Deux vieilles dames font disparaître de vieux messieurs. Mortimer, leur neveu découvre l'affaire. Mais, l'affaire se corse pour lui quand il découvre que ses cousins, l'un gentil, l'autre méchant, sont également mêlés à l'histoire et que les cadavres s'amoncellent dans la cave.

Éléments d'analyse du film : Cette comédie n'a rien d'idéologique et est inhabituelle et immorale. La mise en scène est très théâtrale (mise en abîme), un policier faisant récitation de sa pièce durant un drame en cours. C'est presque un lieu clos. Le jeu est burlesque et donc le rythme très rapide. Le frère fou amène la folie comique du film et incarne le diabolique. Il s'agit d'une comédie romantique mais la future épouse reste extérieur au film.

Mon avis : <3 <3
  Ce film est très sympathique et ce fût une belle découverte. L'ambiance fait un peu Halloween parce que c'est joyeux, on prépare le souper etc, et à côté de ça il se passe des choses morbides, des meurtres, un des frères ressemblant à Frankenstein (c'est troublant)...
  Au début du film, lorsqu'on nous présente la maison des deux soeurs, on ne se doute pas un seul instant de ce qui se trame derrière... J'ai aimé cette ambiance chaleureuse, où les deux soeurs me paraissaient incarner la bonté même (par exemple elles offrent des jouets que les policiers emmènent...). Elles s'occupent toutes deux du frère fou, qui est aussi très marrant car il se prend pour Roosevelt et l'acteur joue vraiment bien. J'ai aussi beaucoup aimé les deux soeurs qui disent le pire avec le sourire, c'est tellement inattendu ! J'aurai pensé qu'elles auraient voulu le cacher à leur neveu, c'est ce qu'il y a de plus commun dans les films, mais en fait pas du tout, elles annoncent cela sans gêne. C'est très intéressant.
  Le burlesque est bien tourné et permet de ne pas s'ennuyer une seconde. La scène où le policier raconte sa pièce de théâtre qu'il a écrite à Mortimer est très drôle car il y tout un jeu derrière, c'est très bien fait.

=> Un film parfait pour un soir d'Halloween, et avec lequel on prend vraiment du plaisir à regarder les situations cocasses et à rire.


Mortimer et ses tantes, Abby (Joséphine Hull) et Martha (Jean Adair) Brewster