mercredi 22 avril 2015

Fabliaux du Moyen Âge



Résumé :  Contes à rire, lectures de franc divertissement, les fabliaux offrent de croustillants aperçus de la vie quotidienne au Moyen Âge. Bourgeois, prêtres et marchands, sans oublier tout un échantillonnage de femmes mégères et volages, en sont les principaux acteurs. On rit beaucoup et l'on se moque aussi, mais la satire n'est jamais méchante. Voici un Moyen Âge déridé et souriant dont on méconnaît parfois l'existence.

Mon avis : <3 <3

Pour commencer, expliquons ce qu'est le fabliau pour ceux qui ne le sauraient pas ou ne se souviendraient plus. Un fabliau, le terme vient de fable,  est un récit en vers très court. La plupart des fabliaux sont anonymes. Ils présentent le plus souvent une bonne ruse, une débrouillardise ou un plan ingénieux. Je qualifierai cette lecture de pratique car j'ai pu l'emporter au travail et la lire pendant mes 15-20 minutes de pause car le livre fait moins de cents pages et ne prend vraiment pas de place glissé dans la poche d'un pantalon de travail ! Ce livre est donc très pratique : si vous avez peu de temps pour lire devant vous mais que vous ne voulez pas perdre de temps, ces douze petites histoires se lisent très rapidement, certaines ne dépassant pas deux pages. De plus, le récit est efficace et va droit au but. J'aimerai bien savoir ce que vous avez pensé de ce livre si jamais vous l'avez vu.

Le seul bémol est que les femmes y sont moquées et soumises : battues, elles ont le plus souvent un amant. La femme était en effet vue comme un être dangereux et comme une tentatrice. Le prêtre est aussi un personnage souvent présent, qui a beaucoup d'argent, mais il n'est jamais question de religion.

J'ai eu l'impression d'avoir déjà lu certains fabliaux durant ma scolarité en primaire, peut-être parce que ce sont de petites histoires gentillettes. Je pensais que ce livre pouvait être lu par les enfants de 10 ans par exemple mais en fait non, les derniers fabliaux étant plutôt crus.

=> Une lecture à emmener partout et efficace, on ne s'ennuie pas !

samedi 11 avril 2015

"Salesman" d'Albert et David Maysles, Charlotte Zwerin


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Albert et David Maysles, Charlotte Zwerin
Scénario : Albert et David Maysles
Genre : Documentaire (comédie)
Sortie en 1968
Nationalité : Américain
Production & distribution : Maysles Films
Avec Paul Brennan ("The Badger")
Durée : 90 minutes
Noir et Blanc, 16 mm

Les frères Maysles

Résumé : La caméra suit quatre vendeurs de bibles pendant deux mois à travers les séquences de vente, de Webster, dans le Massachusetts, à Opa-Locka, en Floride.

Image de début du film

Mon avis : X / <3
  Mon ressenti par rapport à ce film est plutôt mitigé. Ce documentaire m'a vraiment gêné dans le sens où les représentants sont prêts à tout pour vendre leurs bibles, peu importe si leurs "victimes" sont pauvres, âgées, immigrées, ou s'ils en possèdent déjà une (qui, parfois, leur est chère).
De Boston et alentours à Chicago puis la Floride, nous suivons quatre représentants (Salesman signifie Le Vendeur de Bibles) qui essaient de vendre un maximum des Bibles. D'ailleurs, dès le commencement du film, le sujet est donné : "La Bible est le livre le plus vendu au monde" ou encore "Le business de la Bible rapporte". Pour se donner une idée, une bible peut valoir 49,95 $, mais tous ne possèdent pas l'argent pour en acheter une. Les vendeurs, et c'est ce qui m'a répugné, n'ont aucun scrupule et ils se moquent même parfois de leurs clients : des fauchés, une femme qui n'en aurait pas parlé à son mari, un étudiant... Ce système va jusqu'à remettre un prix au "Meilleur vendeur de Bible" ! On les voit s'entraîner ensemble, un joue le client et l'autre fait une démonstration de sa technique de vente. Ces vendeurs représentent le désir de réussite, le rêve américain. J'ai aimé lorqu'une cliente, raccompagnant le commercial à sa voiture, lui déclare "Vous roulez en décapotable par ce froid ?". J'ai trouvé cela ironique en comparaison, par exemple, avec les clients qui s'étaient engagés à prendre une bible sans  pouvoir se le permettre.
  Le film marche surtout sur les gros plans : les représentants et les clients, dont on voit alors tout le désarroi dans leurs yeux, on voit qu'ils sont tentés d'acheter une bible, sous la démarche insatiable du vendeur, avec de l'argent qu'ils n'ont pas.
  Le film a été scénarisé mais c'est intéressant de voir à quel point les clients ont l'air "vrais". On ne dirait vraiment pas qu'ils jouent, alors qu'ils devaient bien percevoir la caméra qui était à leurs côtés. Il n'y pas de commentaire en voix-off, ce sont les personnages qui parlent entre eux, et c'est ce dispositif qui nous permet de suivre l'histoire.
  Les commerciaux m'ont agacés au plus haut point : ils ne comprennent pas les clients fauchés et n'en sont même pas touchés ! Je sais, je ne ferai jamais carrière en tant que commerciale, et ce genre de démarche m'horripile ! Pour autant, j'ai trouvé ce film intéressant et je suis contente que mes cours de cinéma m'aient permis de le découvrir - de moi-même je ne l'aurai certainement pas vu. Je trouve que ce film est très réussi dans le sens où l'on ne voit pas que c'est scénarisé et que ce n'est pas la vie réelle mais que tout a été préparé (d'ailleurs, dans mes recherches sur ce film, je n'ai pas trouvé d'informations relatives aux choix des clients...). C'est David qui a déniché les vendeurs qui portent tous des surnoms dans le film : Paul Brennan est "The Badger" ("l'embobineur" - comme tous les autres !!),  James Baker "The Rabbit" ("le lapin", car il est jeune et très impulsif), Raymond Martos "The Buffalo" et Charles McDevitt "The Gipper". Cela permet de les individualiser un peu plus car dans le film je trouvais que deux commerciaux se ressemblaient beaucoup physiquement, et on a aucun aspect privé de leur vie (même s'ils jouent dans ce documentaire) donc c'est uniquement leur activité professionnelle que les réalisateurs ont souhaité montrer à travers ce film.

=> Je conseille ce classique de cinéma-vérité aux plus curieuses et curieux d'entre vous. Bien que j'ai exécré la démarche commerciale abusée des personnages (mais c'est ce qui se passe dans la réalité), ce film documentaire reste intéressant pour les dispositifs filmiques employés (narration, plans, réalisme).


Extrait en anglais du début du film

mercredi 1 avril 2015

"Marie-Antoinette. Carnet secret d'une reine" de Benjamin Lacombe et Cécile Berly



Résumé : Elle est « grande, admirablement faite » avec « des bras superbes ». « C’était la femme de France qui marchait le mieux […] » Mme Vigée-Le Brun (Portraitiste de la reine) Qui n’a jamais rêvé de s’immerger dans l’intimité de Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, dernière reine de France et de Navarre, femme célèbre et controversée devenue un véritable mythe ? Sous la forme d’une belle édition à la fabrication soignée, Benjamin Lacombe a imaginé son journal intime, accompagné par le regard de Cécile Berly, historienne, spécialiste de Marie-Antoinette. Ce carnet d’une richesse graphique inouïe (peintures, aquarelles, crayonnés) mêlera certaines des lettres authentiques de Marie-Antoinette, à celles, fictives, du Comte Fersen avec lequel elle entretenait une relation privilégiée. Un livre exceptionnel pour les amateurs d’Histoire et de beaux ouvrages illustrés.

Mon avis : <3 <3
   Aussitôt eu, aussitôt lu ! C'est grâce aux blogs que j'ai découvert ce livre et au vu des magnifiques images, je n'ai pas pu m'empêcher de le demander pour mon anniversaire.
   Je suis satisfaite que le dessinateur se soit appuyé sur une historienne, qui plus est spécialiste de Marie-Antoinette puisque Cécile Berly a réalisé une thèse dessus : Marie-Antoinette et ses biographes. Histoire d'une écriture de la Révolution (que je lirai peut-être un jour). Dans la préface, celle-ci précise que Benjamin Lacombe a essayé d'être le plus fidèle possible à la vérité, ce que j'apprécie avant toutes choses. Elle explique aussi qu'il lui a demandé de corriger mais en tant qu'historienne, il a été difficile pour elle de modifier un récit fictif sur un sujet qu'elle connaît par coeur. Cette préface m'a semblé essentielle car je n'aime pas lire n'importe quoi sur l'histoire et j'aurai été gênée si elle n'avait pas été là.
   L'idée du journal intime mêlé aux lettres de la mère de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse d'Autriche, qui est essentielle dans la vie de la Reine, m'a beaucoup plu. Le journal intime est très espacé dans les dates mais j'aurai du mal à reprocher à l'auteur d'avoir vouloir aller à l'essentiel et de nous offrir par ailleurs de belles images. Les images sont beaucoup liées aux animaux. Je ne connais pas du tout l'oeuvre de Benjamin Lacombe (alors qu'il semble plutôt connu sur la blogosphère...) et je ne sais pas s'il apprécie tout particulièrement les animaux. Je n'aime pas les animaux mais je n'ai pas trouvé ces références mauvaises pour autant. Elles sont certes récurrentes mais je serai curieuse de savoir pourquoi l'auteur les a autant associé à la vie de Marie-Antoinette, hormis les chiens puisqu'elle les adorait. Les animaux présents sont surtout les oiseaux mais aussi les moutons, les poissons, les loups...

=> Un beau livre illustré que je ne regrette pas d'avoir dans ma bibliothèque et que je relirai probablement avec autant de plaisir que la première fois. Je vous le conseille parce que ce livre ne ressemble à aucun autre que j'ai pu lire.

Marie-Antoinette a joué Rosine dans Le Barbier de Séville, une pièce de théâtre de Beaumarchais


Genre : Livre illustré
Publié en 2014
Pages : 96
Français