Je lui dis encore que, si elle n'avait pas la force de l'épouser, ou qu'elle lui avouât qu'elle en aimait quelque autre, il ne fallait point qu'il s'emportât, ni qu'il se plaignît ; mais qu'il devrait conserver pour elle de l'estime et de la reconnaissance.
(conseil de monsieur de Clèves à Sancerre, qui marque une certaine ironie puisque lui-même n'appliquera pas son conseil par la suite..., page 99)
Cadre : Cour des Valois, XVIème siècle
Contexte historique : traité de paix de Cateau-Cambrésis le 3 avril 1559 qui met fin à la guerre entre la France, l'Espagne et l'Angleterre.
Contexte historique : traité de paix de Cateau-Cambrésis le 3 avril 1559 qui met fin à la guerre entre la France, l'Espagne et l'Angleterre.
Personnages :
- Mademoiselle de Chartres qui deviendra après son mariage Princesse de Clèves ou madame de Clèves
- Monsieur de Clèves : son mari
- Le duc de Nemours
3 principaux :
- Le roi Henri II
- Catherine de Médicis : épouse légitime de Henri II
- Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois : d'abord la favorite de François Ier. Elle sera contrainte à l'exil après la mort d'Henri II
- La reine dauphine Marie Stuart : belle-fille de Henri II, épouse de François II
- La Maison de Guise : le duc de Guise, le cardinal de Lorraine, le chevalier de Guise
- Madame de Chartres : mère de la Princesse de Clèves
- Le vidame de Chartres
Résumé : « La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second », et c'est bien sur le théâtre de la brillante cour des Valois que se noue et se joue la passion de la princesse de Clèves et du duc de Nemours. Passion tacite, et qui ne s'exprime longtemps que par des signes : un portrait dérobé, la couleur d'un vêtement au tournoi, la soudaine émotion d'un visage. Passion tragique, aussi, dont la mort est la conséquence imprévue.
Si La Princesse de Clèves, lors de sa parution en 1678, est le livre le plus immédiatement commenté de son époque, c'est que, sans rompre totalement avec le roman antérieur, il y introduit le souci de vraisemblance et de brièveté qui caractérise alors la nouvelle, et concilie de manière neuve narration et psychologie. Le premier des romans d'analyse ? Certainement. Mais simplement, aussi, un grand roman sans romanesque.
L'auteur : Madame de Lafayette, de son vrai nom Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, est issue de la petite noblesse et appartient à l'aristocratie cultivée. Orpheline de père à 15 ans, sa mère se remarie avec un oncle de la marquise de Sévigné, d'où l'amitié entre les deux futures femmes de lettres. À 21 ans, elle épouse le comte de Lafayette qui a alors 39 ans. Comme ce dernier est occupé à des procès sans fin, Madame de Lafayette réside seule à Paris. Elle est une fidèle des salons, et tout particulièrement celui de l'hôtel de Rambouillet ; elle fréquente ainsi les ruelles des précieuses et ouvre son propre salon rue de Vaugirard. Elle fut amie avec La Rochefoucauld, qui l'aurait aidé à écrire La Princesse de Clèves. À la fin de sa vie, elle perd son mari et son ami La Rochefoucauld et se retire alors pieusement, tout comme la Princesse de Clèves à la fin du roman.

Ses oeuvres principales sont :
- La princesse de Montpensier (1662)
- Zayde (1671)
Mon avis : <3 <3 <3
J'avais déjà lu ce roman étant plus jeune mais j'avais eu du mal à en garder des traces dans ma mémoire car la première lecture de ce roman est plutôt difficile et en nécessite une deuxième. Lorsque l'on débute la lecture de l'oeuvre, on a un panorama dense des personnages de la Cour de Henri II et de leurs liens de parenté, d'amitié ou encore d'inimitié. Le texte vaut une relecture rien que pour cela. Mais j'ai trouvé intéressante cette mise en scène de personnages historiques et de sang royal par une femme de lettres, une précieuse qui plus est.
Si vous ne le savez pas encore, je voue depuis septembre dernier un intérêt immense pour le phénomène social de la Préciosité, dont je vous parlerai prochainement sur le blog. Je lis en ce moment la thèse de Myriam Dufour-Maître (Les Précieuses : Naissance des femmes de lettres en France au XVIIème siècle, Honoré Champion, 2008) et je me régale (ou presque) !
J'ai adoré l'écriture de l'auteur, et en relisant l'oeuvre une troisième ou quatrième fois, je n'ai pas arrêté de souligner des phrases tellement j'en trouvais de belles. Comme quoi, la relecture n'est que bienfait, il suffit juste de le faire (je relis peu les oeuvres, en ayant tellement d'autres à découvrir...). Le style de l'auteur est fluide et j'ai noté de nombreuses répétitions de mots ou de polyptotes (figure qui consiste à reprendre un terme déjà énoncé en lui faisant subir des variations morphosyntaxiques).
L'histoire d'amour de la Princesse de Clèves et du duc de Nemours est belle et l'histoire m'a bien plu. Je ne partage seulement pas la fin, qui me déçoit énormément. J'en attendais plus. Le personnage du prince de Clèves est un obstacle à la passion amoureuse, point central du récit, et je ne l'apprécie pas beaucoup, même s'il me fait énormément pitié de ne pas être aimé par sa femme.
L'histoire du portrait m'a bien fait rire, ainsi que celle de la lettre. Madame de Lafayette sait raconter les histoires et le fait qu'elle ait inséré des récits ne m'a pas dérangée car cela permet de connaître, par exemple, l'histoire d'Anne de Boulen racontée par la reine dauphine elle-même, etc. Étudier cette oeuvre a été un pur délice, même en faisant des commentaires de texte je prenais un plaisir non dissimulé à analyser cette si belle écriture. J'ai très envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur que je ne connaissais pas (Zayde, Histoire de madame Henriette d'Angleterre dont Madame de Lafayette était très proche) et de relire La Princesse de Montpensier !
=> Une oeuvre que vous devez absolument lire si ce n'est déjà fait, et qui ne pourra pas vous laisser insensibles...
J'avais déjà lu ce roman étant plus jeune mais j'avais eu du mal à en garder des traces dans ma mémoire car la première lecture de ce roman est plutôt difficile et en nécessite une deuxième. Lorsque l'on débute la lecture de l'oeuvre, on a un panorama dense des personnages de la Cour de Henri II et de leurs liens de parenté, d'amitié ou encore d'inimitié. Le texte vaut une relecture rien que pour cela. Mais j'ai trouvé intéressante cette mise en scène de personnages historiques et de sang royal par une femme de lettres, une précieuse qui plus est.
Si vous ne le savez pas encore, je voue depuis septembre dernier un intérêt immense pour le phénomène social de la Préciosité, dont je vous parlerai prochainement sur le blog. Je lis en ce moment la thèse de Myriam Dufour-Maître (Les Précieuses : Naissance des femmes de lettres en France au XVIIème siècle, Honoré Champion, 2008) et je me régale (ou presque) !
J'ai adoré l'écriture de l'auteur, et en relisant l'oeuvre une troisième ou quatrième fois, je n'ai pas arrêté de souligner des phrases tellement j'en trouvais de belles. Comme quoi, la relecture n'est que bienfait, il suffit juste de le faire (je relis peu les oeuvres, en ayant tellement d'autres à découvrir...). Le style de l'auteur est fluide et j'ai noté de nombreuses répétitions de mots ou de polyptotes (figure qui consiste à reprendre un terme déjà énoncé en lui faisant subir des variations morphosyntaxiques).
L'histoire d'amour de la Princesse de Clèves et du duc de Nemours est belle et l'histoire m'a bien plu. Je ne partage seulement pas la fin, qui me déçoit énormément. J'en attendais plus. Le personnage du prince de Clèves est un obstacle à la passion amoureuse, point central du récit, et je ne l'apprécie pas beaucoup, même s'il me fait énormément pitié de ne pas être aimé par sa femme.
L'histoire du portrait m'a bien fait rire, ainsi que celle de la lettre. Madame de Lafayette sait raconter les histoires et le fait qu'elle ait inséré des récits ne m'a pas dérangée car cela permet de connaître, par exemple, l'histoire d'Anne de Boulen racontée par la reine dauphine elle-même, etc. Étudier cette oeuvre a été un pur délice, même en faisant des commentaires de texte je prenais un plaisir non dissimulé à analyser cette si belle écriture. J'ai très envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur que je ne connaissais pas (Zayde, Histoire de madame Henriette d'Angleterre dont Madame de Lafayette était très proche) et de relire La Princesse de Montpensier !
=> Une oeuvre que vous devez absolument lire si ce n'est déjà fait, et qui ne pourra pas vous laisser insensibles...
Genre : Roman
Publié en 1678
Pages : 239
Français
À lire :