mercredi 26 août 2015

Le château royal d'Amboise

Il y a deux ans, j'étais au château du Lude, l'été passé j'étais au château royal de Blois, et cette année, j'ai choisi le château royal d'Amboise ! Existant depuis l'an 1000, il ne reste pourtant aujourd'hui qu'un cinquième de l'ancien château fort. En effet, au XIXème siècle, le château est confié par Napoléon à un de ces sénateurs, Roger Ducos, qui rasa nombre de bâtiments dont l'église qui était au centre. Les destructions s'imposaient face au mauvais entretien du site.

C'est parti pour la visite !


L'entrée construite au XIXème siècle



Vue intérieur du château




L'intérieur de la chapelle Saint-Hubert

Statue de Léonard de Vinci, 
située à l'entrée de l'église centrale qui a été détruite au XIXème siècle

Le célèbre Léonard de Vinci est mort au manoir du Clos-Lucé, à dix minutes de marche du château d'Amboise, mais il avait émis le souhait d'être enterré au château. Sa tombe se trouve donc actuellement dans la chapelle Saint-Hubert.

Dans le château :




Lit Henri II

Le cabinet de travail

Portrait d'Adélaïde de Bourbon-Penthièvre (1753-1821), duchesse d'Orléans, veuve de Louis-Philippe-Joseph d'Orléans (1747-1793), héritière du chêateau d'Amboise en 1793.
Portrait d'après Louise Vigée Lebrun (1755-1842).


La chambre d'Orléans

Le salon de musique



Vue du château depuis le jardin

J'espère que ces quelques photos vous donneront envie de visiter le château, si ce n'est pas déjà fait. Ma visite était excellente et il faut dire que la guide était super ! Les petites rues d'à côté sont également pleines de charme !

dimanche 23 août 2015

"Histoire de M. le marquis de Cressy" de Madame Riccoboni


Résumé : «Le marquis trouva le moyen de lever les faibles scrupules d'Hortense ; elle se donna à lui ; elle oublia la tendresse et les bontés d'une amie, pour jouir du goût passager d'un amant. Quelle différence! Quelle perte! Quoiqu'on en puisse penser dans l'égarement de son cœur, un amant ne vaut pas une amie.» 

Marie-Jeanne Riccoboni (1713-1792), amie de Diderot, David Hume et Horace Walpole, fut longtemps actrice à la Comédie-Italienne avant d'écrire des romans qui connurent un succès considérable. Publié en 1758, Histoire de M. le marquis de Cressy met en scène un homme ambitieux partagé entre deux femmes.

Mon avis : <3 <3 <3
 
J'ai gagné ce livre sur le blog terraromantica.canalblog.com (les Îles de My). Voulant récompenser les personnes qui lui laissaient le plus de commentaires, elle nous a proposé de choisir nous-mêmes un titre parmi les Folio à 2 €. Cela ne pouvait pas mieux tomber car j'essaie de me procurer tous les titres de la collection Femmes de lettres que Folio propose (ou en tout cas, les oeuvres de femmes écrivains des XVIIème et XVIIIème siècles). Mon choix s'est donc porté sur Madame Riccoboni (1713-1792). Son nom me disait vaguement quelque chose et je me souviens vaguement de la suite qu'elle a écrite en 1751 pour le livre de Marivaux La Vie de Marianne (une oeuvre absolument géniale que je vous empresse de lire, soit dit en passant). Le nom ne vous dit certainement pas grand-chose. Marie-Jeanne Riccoboni était une actrice à la Comédie-Italienne, mais on ne lui prêtait que peu de talent, comme en témoigne Diderot : "Personne ne parle mieux d'art, personne ne joue plus mal". Mariée à un acteur et auteur pour le théâtre, Antoine-François Riccoboni, elle s'en sépare cependant en 1755. Non seulement Folio remet au goût du jour des femmes de lettres oubliées, mais, en plus, la préface (ici de Martine Reid) et des éléments biographiques ne vous laisseront pas sans savoir qui sont ces femmes de lettres. Je vous invite donc franchement à vous pencher sur cette collection, si ce n'est déjà fait.

Madame Riccoboni (1713-1792)

L'Histoire de M. le marquis de Cressy est une histoire d'amour, un thème après lequel je ne cours pas d'habitude, mais la façon dont l'a traité Madame Riccoboni et le fait que cela soit ancré au XVIIIème siècle m'a plu à bien des égards. Tout d'abord, le style d'écriture me plaît évidemment énormément : la langue est pure et soignée. J'adore les romans du XVIIIème siècle pour deux raisons : une langue agréable à lire et la présence de lettres qui sont souvent enchâssées dans le récit - ce qui fût le cas ici. De manière générale, j'adore les romans épistolaires et je suis toute contente lorsque je ne trouve ne serait-ce que quelques lettres dans un roman. Ici, les lettres sont nombreuses et cela m'amuse car à l'époque c'était le seul moyen de communiquer à distance. Ensuite, cette - ou ces - histoire(s) d'amour ne sont pas ce à quoi je m'attendais. L'auteure a su me surprendre. Je m'attendais à une banale histoire mais cela aurait été sans compter sur le génie de l'auteure. Je ne peux vous en parler plus sans me trahir mais je suis convaincue que l'auteure n'en est pas à sa seule réussite littéraire. À travers l'infidélité du marquis de Cressy, Madame Riccoboni nous rappelle la bigamie de son père qui eut des conséquences dans sa propre vie. Le marquis est un être que j'ai évidemment détesté pour ce qu'il fait mais ses actes sont racontés avec tant de profondeur. Madame Riccoboni nous immerge dans sa tête pour nous dire tous ses sentiments et ses intentions. Il faut dire qu'il est face à quatre femmes : Adélaïde du Bugei, la comtesse Mme de Raisel, Mme d'Elmont et Mlle Hortense de Berneil. Ces quatre femmes (aux noms un peu étranges et difficiles à prononcer je trouve) ont des caractères bien différents. Les deux premières sont pleines de gentillesse et de bonté mais les deux suivantes sont méchantes et intéressées. L'amour n'a qu'à bien se tenir !!

=> Je suis heureuse de cette lecture ! Quel plaisir de lire une histoire d'amour avec une si belle écriture ! Je vous encourage vivement à découvrir cette oeuvre. Pour ma part, j'ai dans l'idée de tenter de trouver et lire les autres oeuvres de Madame Riccoboni mais elles ne seront  certainement pas aussi faciles d'accès, pour mon plus grand regret !




Genre : Roman
Publié en 1758
Pages : 119
Français

samedi 15 août 2015

Tag Liebster Award

Il y a très longtemps j'ai été tagué par la blogueuse de Le toucher des pages mais mieux vaut tard que jamais. J'y ai donc beaucoup réfléchi et je peux donc vous le présenter aujourd'hui. Ce tag permet de mieux connaître les blogueurs ayant moins de 200 abonnés sur leurs pages Facebook ou Hellocoton. Je dois ainsi répondre à onze questions que Le toucher des pages m'a posée, puis dévoiler onze anecdotes sur ma personne et à mon tour poser onze questions à onze autres blogueuses !

Les onze questions que m'a posée Le toucher des pages :

1) Quel âge as-tu ? Une vingtaine d'années... 

2) Combien de livres, au total, compose ta bibliothèque ? Je n'ai pas compté, et je ne compterai pas : il y en a trop, et je ne sais pas compter !

3) Si tu étais un objet, lequel serais-tu ? Un sac à main (mon meilleur ami !).

4) Quel est le livre le plus vieux que tu ais ? Il y a peu j'ai lu Adolphe de Benjamin Constant dans une édition sans image sur la couverture donc c'est un bien vieux livre, et j'ai également  L'amant de Lady Chatterley dans une édition aussi vieille.

5) As-tu des talents d'écrivains ? Je n'en suis pas sûre...

6) Dévoile-nous ton plus grand rêve ! Assister à un salon littéraire du XVIIIème siècle, que ce soit chez Mme Goeffrin, Mme de Tencin ou Mme du Deffand !

7) Qui est ton personnage livresque préféré ? Je dirai le personnage d'Olivia / Blair Waldorf dans la série Gossip girl (autant la série télévisée que littéraire).

8) Et pourquoi ? Elle est très cultivée, amatrice des films avec Audrey Hepburn (comme moi)  et ceux avec Marilyn Monroe et est maline.

9) Une chose que tu as en horreur ? La faiblesse.

10) L'endroit que tu voudrais le plus visiter ? Les pièces cachées du Petit Trianon. J'y suis allée récemment mais je ne savais pas que l'on pouvait visiter d'autres pièces en réservant et il se trouve que ce sont les plus intéressantes car il y a par exemple la bibliothèque de Marie-Antoinette. De quoi m'en mettre plein la vue !

11) Quel est le livre qui t'a le plus émue ? La saga Journal d'une princesse de Meg Cabot lorsque j'étais adolescente. J'étais tellement prise par l'histoire !

Onze anecdotes sur moi :

* Je lis en priorité des classiques, et délaisse ainsi beaucoup la littérature contemporaine.

* Je consigne tous mes avis sur les classiques que je lis dans des cahiers (un seul ne suffirait pas), c'est la raison pour laquelle ils ne sont pas tous chroniqués sur mon blog. Je réalise donc de véritables fiches de lecture car j'adore faire des recherches sur la littérature !

* Je suis une accro des sacs à main. C'est une véritable passion !

* Je n'ai pas encore de réelles bibliothèques mais "un jour viendra"...

* Je n'écoute pas énormément d'artistes mais surtout des (vieilles) chansons.

* Chaque été je visite un ou deux châteaux, ce qui est pour bientôt.

* J'ai très envie de découvrir la littérature russe classique, notamment avec Tolstoï et Dostoïevski.

* Je peux lire lorsqu'il y a du bruit, mais il y a certaines limites.

* En plus de la lecture, de la couture, du théâtre, j'aime beaucoup faire des loisirs créatifs. Il me faut juste du temps... et de l'espace !

* J'ai déjà fabriqué quelques marque-page.

* J'adore le cinéma classique, notamment les comédies romantiques et je me mets de plus en plus aux films policiers.

Les personnages Frank Flannagan (Gary Cooper) et Ariane (Audrey Hepburn) dans Love in the Afternoon (1957) de Billy Wilder

Les onze questions que je pose :

1) Quel est ton titre de livre préféré ?
2) Quel est le pays dont tu lis le plus de livres ?
3) Apprécies-tu le théâtre ?
4) Quel est ton film préféré ?
5) Quelle est ton époque préférée ?
6) Tu préfères les couvertures originales ou cela n'a pas d'importance pour toi ?
7) Quelle est ton attitude face aux "pavés" (gros livres) ?
8) Aurais-tu aimer assister aux salons littéraires des XVIIème, XVIIIème et du début du XIXème siècles ?
9) As-tu une grande bibliothèque ?
10) As-tu une pièce spécialement dédiée à ta bibliothèque ?
11) Préfères-tu acheter ou emprunter tes livres ?

Si vous l'acceptez les filles, je tague Vague de livres, Une fille et des livres et La bibliothèque de Bénédicte.

jeudi 6 août 2015

"Les Oiseaux" : une nouvelle puis un film, par Daphne du Maurier et Alfred Hitchcock

Titre original : The Birds


La nouvelle


Publiée en 1952
Pages : 82
Britannique

Au coeur de la nuit, le vent d'est cingle la falaise. Entre deux rafales, des nuées d'oiseaux cognent aux vitres. Mais ce n'est pas la peur qui les précipite avec une telle force vers le monde des hommes... On retrouvera ici - et pas moins terrifiant - le récit qui inspira son chef-d'oeuvre au maître de l'angoisse, Alfred Hitchcock. Dans les autres nouvelles de ce recueil, l'horreur se fait plus insidieuse, le fantastique à peine étranger au réel. Il suffit d'un pommier à forme étrangement humaine, ou d'une ouvreuse de cinéma qu'un jeune mécanicien a envie de suivre après la séance...


Le film


Genre : Thriller, Épouvante-horreur
Réalisation : Alfred Hitchcock
Sorti en 1963
Avec Tippi Hedren (Melanie Daniels), Rod Taylor (Mitch Brenner), Jessica Tandy (Lydia Brenner)
Société de production : Universal Pictures
Durée : 120 minutes

Melanie Daniels, une jeune mondaine, s'est éprise de l'avocat Mitch Brenner, qu'elle a rencontré chez un marchand d'oiseaux à San Francisco. Brenner, faisant semblant de la prendre pour une employée, lui demande des inséparables pour l'anniversaire de sa jeune soeur, Cathy. Le lendemain matin, Melanie se rend à l'appartement de Mitch avec les oiseaux et apprend qu'il est parti passer le week-end dans sa résidence de Bodega Bay. Elle décide de l'y suivre. Sur le canot à moteur qui l'emmène vers Bogeda Bay, elle est attaquée et blessée par une mouette. Réconfortée par une amie de Mitch, Melanie est invitée à la fête organisée pour Cathy... (Telerama)



Mon avis : <3

Nous entendons tous le bruit des oiseaux, mais nous finissons par ne plus l'entendre tellement il nous est familier (cela est d'autant plus vrai pour les personnes qui vivent à la campagne !). On en voit partout et on finit presque par ne plus y faire attention, mais cette histoire nous rappelle qu'ils sont toujours là ! J'en ai pris conscience par cette lecture et le visionnage du film. Lorsque j'ai lu l'histoire, j'étais à l'extérieur, donc je me suis mise à "ré-écouter" le chant des oiseaux, qui est impressionnant quand on s'y intéresse car les croassements sont divers et variés, et j'ai aussi vu le film la porte ouverte, ce qui a accentué le suspens...

La nouvelle débute en hiver, au mois de décembre. L'atmosphère est d'emblée glaciale. L'invasion des oiseaux rend l'ambiance macabre. On a seulement des suppositions de l'arrivée des oiseaux : la faim ou le froid. On vit donc sous la terreur et l'incertitude en même temps que les personnages. Le personnage central de l'histoire est Nath Hocken, père de famille et époux, fermier à mi-temps. On le suit dans sa tentative de protéger sa famille des oiseaux envahisseurs. Il a une femme et deux enfants, et la nouvelle suit leur avancée parmi la foule de nouveaux venus. La fin de la nouvelle m'a laissée perplexe car il n'y a pas véritablement de chute, et cela me dérange terriblement pour une nouvelle. C'est donc à nous, lecteurs et lectrices, de nous faire notre propre interprétation de l'histoire. Si l'on est face à un mystère, l'invasion par de nombreux oiseaux, l'on n'en aura pas pour autant l'explication finale et il faut donc se la faire soi-même. La nouvelle est des plus courtes et je ne peux donc pas encore en dire assez sur le style de l'auteur, que j'ai découvert plus avant récemment avec la lecture de son roman Rebecca

Il me tardait depuis longtemps de voir ce grand chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock. Lorsque j'ai su que c'était une adaptation littéraire, qui plus est d'une nouvelle, j'ai d'emblée voulu la lire avant d'aborder le film. J'ai bien fait car le film est totalement différent de la nouvelle. Au lieu de suivre l'histoire auprès d'un fermier, nous suivons une jeune femme intriguée par un homme qu'elle suit jusqu'à Bodega Bay. Le film, signé Alfred Hitchcock et scénarisé par Evan Hunter, est évidemment magnifique. Je ne saurai blâmer les trucages qui sont sensibles car le film a fait l'objet de trois ans de préparation et a innové dans les techniques d'effets spéciaux et de sons. Je ne peux donc que saluer l'initiative et les efforts accomplis par l'équipe du film. Hitchcock fait d'ailleurs une apparition dans le film, saurez-vous la repérer ? (Réponse : Au début, lorsque Melanie entre dans l'animalerie, le réalisateur en sort avec deux chiens qu'il tient en laisse). Je trouve cela amusant, ayant déjà remarqué son intrusion dans le film Le crime était presque parfait (il apparait sur une photographie de copains).
L'atmosphère y est aussi impressionnante que la nouvelle, mais différemment puisque la saison et les personnages ne sont pas les mêmes. 
Enfin, ce film m'a plu pour l'époque qu'il représente, c'est d'ailleurs pour cela que je m'intéresse autant au cinéma classique. Il faut bien le dire, j'ai adoré le style vestimentaire des actrices, notamment Melanie, et surtout les sacs (je suis une accro de sacs à main), dont la forme est celle que j'apprécie le plus.

=> Une nouvelle qu'il faut absolument lire et un film qu'il faut absolument voir. Qui pourrait passer à côté de ce classique ?


Image du film

mercredi 29 juillet 2015

"L'étrangleur de Cater Street" d'Anne Perry


Une pensée terrible la frappa brutalement.
- Vous n'allez pas... vous n'allez pas imaginer que l'un deux ait pu...
- J'imagine tout, miss Ellison, et je ne crois rien tant que je n'ai pas de preuves. J'admets qu'il n'y a aucune raison de supposer que...
Il laissa cette phrase en suspens.
- Mais quelqu'un a tué. J'aimerais avoir un autre entretien avec Maddock... sans qu'on nous dérange.

Résumé : Suffragette avant l'heure, la téméraire Charlotte Ellison n'aime ni l'étiquette ni le badinage des jeunes filles bien nées. Dévorant en cachette les faits-divers des journaux, sa curiosité la mêlera à une affaire des plus périlleuses, aux côtés du séduisant inspecteur Pitt de Scotland Yard. Dans le Londres des années 1880, le danger guette et les femmes en sont souvent la proie... Sherlock Holmes en jupons, la divine Charlotte dénoue son premier crime et inaugure une longue série d'enquêtes haletantes, dévoilant une Angleterre victorienne pleine de secrets.

Mon avis : <3

C'est uniquement grâce à la blogosphère que je connais l'auteure et ses longues séries, sinon je n'aurai peut-être jamais choisi ce livre. Je ne lis jamais de romans policiers mais je savais que ce livre allait me changer ; en plus, dans un contexte de fin de XIXème siècle, cela m'enchantait ! Ces deux points sont ceux qui ont le plus retenu mon attention.

Tout d'abord, le roman policier en lui-même démarre assez lentement. Je trouvais que l'histoire peinait à démarrer. C'est sans doute dû à la vie plutôt oisive de ces demoiselles. Le personnage de Charlotte est comme je m'y attendais. Pour qu'une femme de cette époque soit attirée par les crimes, il faut bien qu'elle ait une personnalité originale ! Charlotte n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, ce que j'apprécie, mais j'ai trouvé que c'était aussi le cas des autres personnages. Des histoires de famille non glorieuses sont ainsi révélées au grand jour, ce qui m'étonne assez pour l'époque. J'ai fini par me dire qu'à l'époque de l'écriture, l'auteure avait une mauvaise opinion des hommes car ils y sont dépeints comme infidèles, ce qui m'a étonnée car ce n'est pas ce dont j'aurai mis en avant pour une fin de XIXème siècle...

Je me demandais souvent quand Charlotte aiderait dans l'enquête, car c'est ce que laisse présager le résumé. Tout ne se fait pas d'un coup, ce qui est plaisant, et bien qu'elle soit dynamique, Charlotte est  tout de même effrayée par tous ces meurtres.

Ce livre m'a déçue par sa fin. On attend pendant des pages de connaître le dénouement, puis la résolution des meurtres se fait en quelques pages trop brèves ! Ce n'est pas bâclé mais trop hâté ! Peut-être que j'aurai plus d'informations dans le tome suivant, mais cela me déçoit beaucoup. J'attend des explications lorsque je lis un policier (aussi rare que cela soit), mais ici elles ne sont quasiment pas là, ou trop brèves.

Je serai davantage positive en ce qui concerne l'époque où se déroule l'histoire : 1880. J'aime bien l'époque... mais seulement dans un livre ! En effet, la vie des femmes n'était pas très dynamique : entre l'heure du thé et les oeuvres de charité, l'horizon était assez limité. Par contre, les hommes faisaient davantage ce qu'ils voulaient... J'ai connu un désagrément pour me représenter les personnages. Depuis peu, je regarde la série que vous connaissez certainement, Downton Abbey, et le schéma familial se ressemble énormément entre les deux familles : deux parents, leurs trois filles, la grand-mère, une cousine... Du coup, c'est leur visage qui me venaient lorsque je lisais l'histoire, et non des visages sortis tout droit de mon imagination. Cela m'a agacée car je n'ai rien pu faire pour m'en détourner. Si vous suivez la série également et lisez ces romans, connaissez-vous la même chose ? Par ailleurs, c'est dommage que cette famille subisse de si tragiques événements : le père puis Sarah... J'ai eu du mal à m'y faire car je commençais à m'attacher à eux...

Pour ce qui concerne le style, mes cours de traduction m'ont prouvés que les traducteurs pouvaient être très médiocres dans la transposition entre deux langues. Je ne sais pas si c'est le cas ici. Je songe par ailleurs à éventuellement lire cette série en anglais, puisque ce premier tome se lit bien et rapidement. J'ai trouvé le style un peu simple, léger je dois dire. Je m'attendais à beaucoup plus que ça en fait. J'ai trouvé que cela restait très dépouillé pour un tel contexte. Certaines paroles et situations ne font certainement pas XIXème siècle. Les échanges secs entre les personnages sont toutefois amusants, et c'est cela qui me fait dire que les personnages disent un peu tous ce qu'ils pensent, contrairement à ce à quoi je m'attendais.
Loin d'être un coup de coeur, je suis contente d'avoir enfin lu un livre d'Anne Perry après avoir tant tant vu ses romans sur la blogosphère. Si le contexte m'attire, la façon dont est achevée l'histoire policière de ce premier tome est trop hâtive pour que je puisse davantage apprécier le roman.


Genre : Roman policier
Série Charlotte et Thomas Pitt, tome 1
Publié en 1979
Pages : 284
Anglais

Tome suivant :
Le mystère de Callander Square

mercredi 22 juillet 2015

"L'Enfant de l'étranger" d'Alan Holinghurst


Ce qu'elle ressentait alors ; ce qu'elle ressentait maintenant ; et ce qu'elle ressentait maintenant par rapport à ce qu'elle ressentait alors : voilà qui n'était pas facile à expliquer, loin de là. Sebby était un célibataire endurci, ses intuitions sur le premier amour d'une jeune fille et sur Cecil lui-même comme amant ne seraient pas d'un grand secours.

Résumé : Tout commence en 1913, dans le jardin de la maison de campagne des Sawle dans le Middlesex. Etudiant à Cambridge, le timide George Sawle a invité aux Deux Arpents un de ses camarades, l'aristocratique et énigmatique Cecil Valance. Ces jours dans la maison familiale et le poème qu'ils inspirent à Cecil vont changer leur destin. Et plus encore celui de Daphné, la sœur de George. En ce printemps où rien n'annonce les proches bouleversements de l'Histoire, un pacte se noue secrètement entre les trois jeunes gens, point de départ d'une fresque saisissante à travers le XXe siècle, par l'un des plus grands romanciers anglais contemporains. 

Un immense roman dans lequel il faut se laisser glisser. On en sort ébloui comme rarement.                                                     Alexandre Fillon, Livres-hebdo

Bienvenue dans le vertige du temps et des caprices de la mémoire. 
Emily Barnett, Les Inrockuptibles.  

Ce livre a reçu le prix du meilleur livre étranger en 2013.

Nota bene : Le résumé ne disant pas grand-chose, je ne voudrai pas vous gâcher la lecture et je vous conseille, si vous comptez lire ce roman d'ici peu, de passer directement à ma conclusion et/ou de revenir lire mon avis ultérieurement. J'ai moi-même lu des critiques sur ce livre, donc je m'attendais à certaines choses sur le roman et j'ai eu moins de surprises... À vous de voir !

Mon avis : <3 <3

C'est grâce à la blogeuse d'au bordel culturel que j'ai pu lire ce roman car elle avait organisé un concours il y a quelques temps et j'ai gagné ce titre-ci (j'étais alors dans une bonne période). Dans la présentation de son concours, elle assimilait ce roman à la série Downton Abbey, c'est donc pour cela que j'e l'avais sélectionné (bien qu'à l'époque je n'avais pas encore commencée la série). Juste avant ma lecture, j'ai eu la malheureuse idée d'aller voir sur Livraddict les notes que les lectrices avaient attribué à ce livre, et j'ai été navrée en voyant, bien qu'il y ait plusieurs notes, une moyenne générale de 9,9. D'habitude je n'attribue pas trop d'importance aux notes pour les livres mais cela m'a déçue. Pourtant, cela n'a pas du tout reflété ce que j'ai pensé de l'oeuvre !

Durant 768 pages, l'ingéniosité de l'auteur n'a cessée de me sauter aux yeux. Du début à la fin, j'ai été prise par l'histoire et la volonté d'en savoir toujours plus. Ce n'est pas une enquête policière mais cela reste une enquête tout de même. L'histoire commence en 1913, en Angleterre. J'ai adoré le contexte car je l'ai trouvé beaucoup plus réaliste que dans L'étrangleur de Cater Street d'Anne Perry, qui se situe à la même période et qui fait davantage enfantin que L'Enfant de l'étranger. J'ai été, grâce à la plume de l'auteur, totalement immergée au début du XXème siècle. Et l'auteur m'a surprise par la suite : chaque partie se déroule dans une période ultérieure à celle dont il était question auparavant. C'est génial ! À la deuxième partie, j'ai été un peu dérouté, mais au final je dois dire que ce procédé est super car l'auteur laisse au lecteur de comprendre que la période a changé, sans presque jamais indiquer l'année. On passe ainsi de 1913 aux années 2000, ce qui est époustouflant. Cela a dû demander certains calculs à l'auteur, de manière à ce que les personnages ne vieillissent pas trop vite ou trop tôt.
Et, comme les périodes évoluent, les personnages aussi. On découvre ainsi des jeunes puis on les retrouve adulte puis vieux. C'est amusant et je crois que je n'ai jamais vu cela dans aucun livre jusque là ! On voit les personnages changer et puis à la fin on a le panorama de leur vie : mariages, enfants, carrières..., ce que je trouve beau. Il y a beaucoup de secrets, d'histoires de famille, ce que j'aime de manière générale. Un des thèmes majeurs du livre est l'homosexualité. De cachée en 1913, on suit l'évolution de son acceptation dans la société jusqu'à aujourd'hui, ce qui est très intéressant. Non seulement la gradation par période est intéressante parce que originale, mais elle a aussi son utilité pour le sujet principal de l'histoire.

Une difficulté s'est néanmoins imposée : celle de comprendre les références culturelles anglaises. L'ouvrage fait énormément référence à la poésie anglaise du XIXème siècle et plus et cela a été insurmontable, tout d'abord parce que je n'aime pas la poésie, la trouvant trop abstraite, et que je n'ai pas de connaissances concernant tous les poètes qui sont évoqués, parfois certains noms me disaient vaguement quelque chose, mais sans plus. Il y a aussi eu les références musicales, dont je ne connais rien, même lorsqu'il s'agit de Wagner, un musicien bien connu. Cela m'a dérangé dans ma lecture, d'autant plus que je ne pouvais m'aider de l'époque actuelle puisqu'il s'agit d'anciennes références. Cependant, cela témoigne des recherches minutieuses effectuées par l'auteur.
J'ai adoré le livre pour son côté littéraire : on suit un poète dans sa création, ce/ceux qui l'inspire(nt), sa vie... Puis, on suit des personnes qui cherchent à faire une biographie sur un poète et on avance avec eux dans leurs recherches et dans leurs découvertes. J'aime bien la recherche (universitaire) et cela m'a amusée.

=> Je vous conseille ce livre : surprenant, bien mené et bien écrit. On passe d'une période à une autre, on suit des personnages durant toute leur vie, avec ses joies et ses malheurs, l'histoire est agréable à lire et prenante jusqu'à la toute fin. Qu'attendez-vous pour le lire ?


Genre : Roman
Publié le 02 janvier 2015
Pages : 768
Britannique

mardi 14 juillet 2015

Jean Vilar et le Festival d'Avignon

Tout ce qu'il faut savoir sur, entre autres, le créateur du festival d'Avignon, et en particulier sur son esthétique et sa vision du théâtre :

Jean Vilar (1912-1971)

Acteur, metteur en scène, créateur du Festival d'Avignon en 1947 et directeur du Théâtre National Populaire (Chaillot) de 1951 à 1963

  • Il ne vient pas du tout du théâtre mais de province (il est né à Sète).
  • Sa première mise en scène : La Danse de mort d'August Strindberg en 1942.
  • Un grand succès d'acteur : La Fontaine aux Saints, dans une mise en scène d'André Calvé en 1943.
  • Pour Jean Vilar, les acteurs sont le centre du théâtre...
  • ...donc le metteur en scène doit s'effacer. Ainsi, Vilar se faisait appeler "patron" ou "régisseur" et non "metteur en scène".
  • Il aimait l'extrême sobriété, que le plateau soit nu.
  • Il assumait le jeu frontal (on raconte une histoire directement au public et on ne fait pas mine).
  • Il a rapproché la scène et la salle en supprimant la rampe car il voulait réunir le plus grand nombre de personne dans les plus grandes salles possibles.
  • Il a défendu un théâtre qui soit populaire tout en étant esthétique.
  • Il a joué et mis en scène beaucoup de classiques (Molière, Racine, Corneille surtout, Beaumarchais, Goldoni, Musset, Büchner...).

Le Festival d'Avignon c'est :

D'abord intitulée "Semaine d'art dramatique en Avignon", l'extension du festival fut d'abord nationale puis internationale. Ce festival théâtral est le plus grand de France et se déroule en juillet. Il accueille chaque année environ quarante spectacles qui se déroulent dans la Cour d'honneur du Palais des Papes, au théâtre municipal et dans le verger Urbain V (où ont lieu les rencontres avec le public). Depuis septembre 2013, son directeur est Olivier Py, un dramaturge, metteur en scène, comédien et réalisateur français.
Jean Vilar avait choisi l'appellation festival car son étymologie signifie "fête", et Vilar était pour un théâtre populaire, c'est-à-dire un théâtre sans hiérarchie sociale, et qui rassemble un grand nombre de personnes.
Les spectacles peuvent être longs. En 1987, le metteur en scène Antoine Vitez crée le spectacle Le Soulier de Satin de Claudel dans la cour d'honneur du Palais des Papes et ce spectacle dure.... onze heures ! Le spectacle fut un très grand succès public et Vitez a alors inauguré les très longs spectacles en France.
Les spectateurs sont libres et peuvent partir, revenir, se nourrir, dormir... C'est donc une véritable fête théâtrale !



Vilar a dit...


  • "C'est le peuple qu'il importe de divertir et d'émouvoir.
11 novembre 1920, salle du Trocadéro

  • Le théâtre est donc au premier chef, un service public. Tout comme le gaz, l'eau, l'électricité.
Vilar, 1953, Le TNP service public

  • Pas de vain lyrisme, certes, cependant doit être proscrit le ton de tous les jours."
Memento, 1954
  • Le plateau nu et l'acteur : voilà deux éléments de la vérité théâtrale.
Bref n°47, été 196