mercredi 26 octobre 2016

Retour sur les Halloween de mon enfance avec la sorcière Mélusine

Halloween, dans mon enfance, je me souviens l'avoir toujours fêté. Avec des amies, on allait frapper aux portes afin d'obtenir des bonbons. J'ai surtout été déguisée en sorcière, proclamant "des bonbons ou un sort" (une traduction du fameux "Trick or treat") à chaque maison. À l'approche d'Halloween, j'ai fortement ressenti le besoin de me replonger dans les bandes dessinées Mélusine. Elles sont parfaites pour la saison, et me rappellent évidemment plein de bons souvenirs puisque je les lisais étant jeune, alors que je fêtais encore Halloween. Je vous fait donc part ici de mon avis sur la relecture de deux tomes. J'espère vous faire découvrir la bande dessinée si vous ne la connaissez pas encore !

Mélusine n°8 : Halloween 


Lire Mélusine en période d'Halloween est déjà super, mais lire un Mélusine sur Halloween, c'est top ! Si vous ne connaissez pas encore l'histoire, laissez-moi vous en raconter la trame principale. Mélusine est une jeune sorcière qui vit dans un château de Transylvanie. Elle a pour maîtresse de maison une femme fantôme, qui a un sale caractère, et qui vit avec son vampire de mari et un valet de pied, Winston, ressemblant au monstre créé par Frankenstein. Elle suit des études de sorcellerie (comme à Poudlard !).
Cela a été un réel plaisir de retrouver cette jeune sorcière amusante à la tenue turquoise. J"ignore si vous la connaissez - il s'agit d'une bande dessinée dont on ne parle pas (assez). Le récit comporte beaucoup d'humour (même si je dois avouer qu'il m'est arrivé deux ou trois fois de ne pas comprendre la chute...). Les amis de Mélusine sont aussi très amusants (son amie Cancrelune ou encore sa tante ont des traits plutôt masculins, qu'en pensez-vous ?) : son amie Cancrelune (cancre signifiant qu'elle est très maladroite), sa cousine la fée Mélisande (que j'adore car elle me ressemble beaucoup :-)) ou encore Krapella, son amie presque gothique. Ces personnages sont excellents. Si le thème sorcier ne vous semble pas original, je trouve que le concept l'est au contraire car il vise à faire rire et non à émouvoir, comme le fait la sage du petit sorcier à lunettes.

Mélusine n°10 : Contes de la pleine lune


Ça pour parler de contes, il y en a ! Les auteurs se sont amusés à mettre en scène Mélusine et sa copine Cancrelune en scène dans les histoire qu'elles se lisaient. C'est assez amusant, même si répétitif à force. Sur ce point, j'ai trouvé que l'histoire du prince charmant revenait sans cesse (mais jamais de la même façon cependant), alors qu'il y a sûrement plein d'autres choses à dire. 
Cela reste une lecture vraiment agréable. Il y a beaucoup d'humour dans ces quarante-cinq pages. Par exemple, la fée Mélisande (cousine de Mélusine) atterrit sur la table à laquelle sont attablées Mélusine et Cancrelune. Cette dernière lui dit :
  • Ben, prends une chaise...
  • Merci, j'ai déjà une table.
  • ... Pour t'asseoir...
  • J'ai l'air débout ?
J'ai bien rit. Les situations sont bien trouvées et les références également (le livre Le roman de Mélusine qui est offert à la sorcière sans cesse à son anniversaire).
Ce livre donne envie de se retrouver en école de magie, même si ce n'est pas le sujet principal, contrairement à Harry Potter.

=> Mélusine est la bande dessinée idéale à lire au coin du feu en ces temps d'Halloween. Plaisir garanti !


Joyeux Halloween !


jeudi 13 octobre 2016

"Marquise au portrait" de Barbara Lecompte

Maurice Quentin de La Tour et ses modèles


Sans y travailler chaque jour, l'oeuvre est ancrée dans mes pensées et rythme ma vie.  J'estompe un soupçon de rose sur la joue de la marquise, je plonge mon regard dans le sien, poudre ses cheveux, dérange un pli de sa robe, caresse sa main. De jour comme de nuit. Il faut être le roi pour délaisser une femme comme celle-là.

Résumé : Artiste fier et tourmenté, le pastelliste Maurice Quentin de La Tour, alors au faîte de sa carrière, reàoit une commande d’importance : un portrait de la marquise de Pompadour. La favorite devra patienter cinq ans. Mais qui mieux que ce fou de La Tour pour saisir l’âme de ses modèles ? En témoigne sa galerie de portraits prestigieux, ceux du roi, de la reine, de la dauphine, du maréchal de Saxe mais aussi de ses amis philosophes, Voltaire, Rousseau et d’Alembert. 
 Caracolant de la cour de Versailles à Paris, Maurice Quentin de La Tour nous emporte dans son sillage, tout en se livrant à une saisissante introspection. 

Avec Marquise au portrait, son troisième roman, Barbara Lecompte revisite la vie et l’œuvre de La Tour. Elle nous dévoile, derrière l’orgueil et la maladresse de l’artiste, la sensibilité et la fragilité qui alimentèrent sa création.

Autoportrait de Maurice Quentin de La Tour, 
Musée Cognacq-Jay

Mon avis : <3 <3
 
  Depuis trois ans, j'ai fait beaucoup d'expositions parisiennes et j'ai ainsi vu beaucoup de peintures. On pourrait même dire que je suis dans ma "période peinture". Quand j'ai vu ce livre sur la blogosphère, je me suis dit qu'un livre en relation avec la peinture serait forcément intéressant.

Maurice Quentin de La Tour (Saint-Quentin, 1704-1788) est un pastelliste français dont sa priorité pour le pastel lui vient sous doute de la peintre vénitienne Rosalba Carriera qui vint en France en 1720. Il ne manque pas de caractère, et c'est ce que l'on ressent à travers les lignes. Ambitieux, il a pourtant refusé l'Ordre de Saint-Michel, qui aurait pu l'anoblir. J'ai donc découvert dans ce livre un peintre original et amusant.

Barbara Lecompte a réussi, avec ce livre, quelque chose d'incroyable : très rapidement, j'ai eu la réelle impression de lire le propre journal de Maurice Quentin de La Tour ! L'auteur s'est substitué à l'artiste en employant la première personne du singulier, ce qui fait que j'ai eu l'impression d'être au côté de l'artiste en train de saisir son pinceau, face à son modèle qui pose. L'écriture a donc été agréable. L'auteur a tenté de se mettre à la place de l'artiste et ainsi de donner ses impressions.

Pour écrire un tel livre, je me disais qu'il fallait vraiment s'y connaître en peinture, ou au moins être passionné. Barbara Lecompte est une conférencière nationale en histoire de l'Art, ce qui se comprend aisément lorsqu'on lit ses descriptions des tableaux de Maurice Quentin de La Tour. Ces descriptions étaient si subtiles que je me voyais parfois moi-même avec un pastel, dessinant sur une toile.

Le tableau qui a marqué l'oeuvre de l'artiste est aussi celui qui marque cet ouvrage. Le tableau  La Marquise de Pompadour a été travaillé par l'artiste durant cinq années, de la commande à la finition. Il prend donc une place essentielle dans l'oeuvre de l'artiste, et l'auteure lui donne une place de premier plan dans son livre. J'ai bien aimé qu'elle y revienne à plusieurs reprises car la description s'étoffe au fur et à mesure et m'a fait voir des détails de ce tableau - que j'aime beaucoup - que je n'avais pas encore aperçu. Le tableau La Marquise de Pompadour n'est pas le seul qu'on admire dans le livre. Maurice Quentin de La Tour a aussi peint le roi Louis XV, la reine Marie Leszczynska, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire... On en apprend donc un peu sur la cour, mais aussi sur la vie du peintre lui-même, notamment ses amours avec sa cousine ou sa passion pour Marie Fel, une chanteuse d'opéra.

=> Ce livre autour d'un portrait de la Marquise de Pompadour s'appréhende facilement : il suffit de se laisser entraîner par l'écriture pour se transformer en peintre aux côté de Maurice Quentin de La Tour.

Genre : Roman
Publié le 04 septembre 2014
Pages : 144
Français



dimanche 9 octobre 2016

"Sartre - Une existence, des libertés" de Mathilde Ramadier & Anaïs Depommier

Scénario : Mathilde Ramadier
Dessin : Anaïs Depommier
Couleur : Anaïs Depommier et Nawëlle Saïdi



Un livre ne fait jamais de mal quand il est bien écrit.


sumé : Figure emblématique de la littérature et de la philosophie française, Sartre fut une personnalité à part : libre penseur et révolutionnaire, c'était un homme moderne qui refusait les honneurs. Ce livre retrace avec émotion son engagement politique, ses écrits, sa relation fusionnelle avec Simone de Beauvoir, la création du mouvement existentialiste, etc. Incontournable !

Mon avis : <3 <3

Alors que je ne suis pas du tout passionnée par la philosophie, j'ai décidé de lire cette bande dessinée qui trônait sur une étagère de ma bibliothèque municipale. J'ai déjà lu des bandes dessinées chez Dargaud et je n'avais pas été déçue. J'ai aussi saisi cette occasion pour tenter de me réconcilier avec la philosophie, mais d'une manière toute nouvelle pour moi. Et bien, j'ai été très satisfaite par cette biographie-bande dessinée. Le format est intéressant car devenues adultes, on perd un peu l'habitude des images si l'on n'est pas assidus des BD, et on a donc ici des images en tête grâce à ceux qui les ont imaginés auparavant (ici Anaïs Depommier). Les couleurs sont propres à l'époque à laquelle elles se réfèrent et le graphisme m'a plu.

Cettte lecture m'a donnée un aperçu sur la vie et les engagements de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir, figures que je ne connaissais que vaguement auparavant. La bande dessinée réussit son pari puisqu'après lecture de la bande dessinée, j'ai très envie de me pencher sur leurs oeuvres respectives.

Si vous n'êtes pas amateur de philosophie ou que vous ne connaissez pas bien l'époque, sachez que les auteurs ont tout fait pour rendre la lecture la plus compréhensible possible : il y a ainsi l'arbre généalogique de Sartre, un condensé des événements de 1964 à 1980, des petites biographies en fin de volume de tous ceux qui ont connu Sartre et Simone de Beauvoir.

=> Claire, instructive, cette bande dessinée me ramène vers ce genre que je ne lis pas assez mais aussi, quelque part, me réconcilie avec la philosophie. Je vous recommande cette lecture !


Genre : Bande dessinée
Publié le 25 mars 2015
Pages : 160
Français

dimanche 2 octobre 2016

J'ai découvert la plume de : Elsa Triolet avec "Roses à crédit"

L'âge de nylon I



Je suis dans les roses !
Je vous parlerai des Roses de Somerset (<3) dans un prochain article !



Résumé : La nature a beaucoup donné à Martine, les hommes peu. Elle est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue au monde dans des condtions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner, seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres. Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électroménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle qui aurait la forme de la rose moderne, et le parfum inégalable de la rose ancienne. Un jour, Daniel créera la rose parfumée Martine Donelle, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

Mon avis : <3 <3

  D'emblée, la découverte de l'écriture d'Elsa Triolet s'est déroulée avec un certain plaisir. Je ne regrette donc pas d'avoir ouvert ce livre, hormis que l'histoire me laisse un arrière-goût désagréable...

Martine est une jeune fille qui rêve d'épouser Daniel Donelle, le seul jeune homme qu'elle veut dans sa vie. Un jour, son souhait est rendu possible et elle épouse ce rosiériste ou... bon à rien, selon moi. Il se prend pour un scientifique mais ne découvre pas grand-chose... Ce couple partait sur un idéal et ne se relèvera pas de ses illusions. Je ressors toute triste de cette histoire, qui aurait pu me faire pleurer ! Sachez que cela finit mal, ce qui est tellement dommage !! Martine est toute fraîche, pleine de douceur et si... propre. En plus, sa vie a mal commencé : elle n'a pas connu son père biologique. Sa vie ensuite n'en sera pas mieux. 

Je ne m'attendais pas à une telle fin car M'man Donzert est la femme qui l'a sauvé, ainsi que sa fille Cécile et son futur époux, M. Georges. Dommage qu'elle s'en éloigne par la suite !

Comme je le disais, j'ai détesté le personnage de Daniel. C'est le genre beau gosse avec qui toutes les filles rêvent de se marier (voire, moins que cela) et, malheureusement, c'est sur Martine que cela tombe. Au contraire donc, en suivant ses mésaventures, je me suis rendue compte que j'appréciais énormément Martine. Disons qu'elle me fait énormément de peine. Je ne vous parle même pas de la fin... Horrible au possible !!!

Au début, je trouvais que l'histoire ne comportait pas énormément d'intérêt. Ce qui me tenait était l'écriture - comme je l'ai dit. En effet, la plume d'Elsa Triolet m'a captée dès le départ. En plus, j'aime beaucoup le narrateur, qui s'immisce deux fois dans l'histoire, pour dire, entre autres, qu'elle aurait bien mis en garde Martine... C'était du plus bel effet ! Ce qui m'a énormément plu également, c'est le contexte : on se trouve après la Libération et toutes ces références aux débuts de la société de consommation m'ont ravie. Cela rappelle beaucoup l'oeuvre Les Choses de George Pérec, qui portait également sur la société de consommation. Malheureuse en ménage, Martine se réfugie ainsi dans la consommation et enchaîne les crédits. Tout va très vite et elle ne s'en sort plus. Elle va même jusqu'à cumuler deux emplois et se retrouve fatiguée comme jamais. Ce n'est pas évident de voir le schéma patriarcal de l'époque : Daniel ne fait rien, ne gagne pas d'argent et vie tranquillement pendant que Martine fait tout : comment ne pas être agacée ?! Surtout que le couple ne vit pas ensemble, ce qui m'a encore plus énervé !

=> Une belle plume. Comment ne pas prendre Martine en pitié ? Je vous conseille de lire ce livre, ne serait-ce que pour la plume !


Genre : Roman
Publié en 1959
Pages : 319
Français


Découvrir un auteur :
Elsa Triolet