dimanche 31 janvier 2016

"Ruth" d'Elizabeth Gaskell


[...] parce que tout peut être fait d'une bonne ou d'une mauvaise façon ; la bonne façon est de faire de notre mieux aux yeux de Dieu ; la mauvaise façon est d'agir en n'ayant à l'esprit que nous-même, ce qui nous amène soit à négliger notre tâche pour poursuivre quelque but personnel, soit à y accorder trop de temps et de réflexions avant et après l'avoir accomplie.

Résumé : Orpheline, la jeune et naïve Ruth est placée dans l’atelier de couture de Mrs Mason. Lors d’un bal, elle rencontre Henry Bellingham, un fils de bonne famille, avec qui elle noue bientôt une belle amitié, se muant en passion amoureuse, à rebours des conventions sociales. Jugée « fille perdue », Ruth est congédiée. Elle se réfugie au Pays de Galles avec Bellingham qui l’abandonne dès qu’il apprend qu’elle est enceinte. 
Tentée de se suicider, elle est recueillie par le pasteur Benson et sa sœur Faith, qui l’aiment et la respectent. La faisant passer pour veuve afin de lui éviter la disgrâce, ainsi qu’à son futur enfant, ils parviennent à la faire entrer au service d’un homme d’affaires, Mr Bradshow. Mais le retour de Bellingham menace son secret… Lorsque Mr Bradshow l’apprend, il chasse sans ménagement l’infortunée. Devenue infirmière, Ruth se donnera corps et âme à son nouveau métier. Et la voici enfin aimée, sinon admirée de tous… 
Avec Ruth, Elizabeth Gaskell trace le portrait émouvant d’une jeune victime de l’hypocrisie victorienne, toujours sûre de son bon droit et de ses préjugés.

Mon avis : <3

Tout comme Anne Perry, Elizabeth Gaskell est un auteur dont j'ai entendu parler pour la première fois (seulement) sur la blogosphère. Il s'agit donc du premier roman que je lis d'Elizabeth Gaskell et ce ne fut pas vraiment une agréable découverte...

Malgré les commencements de chapitres très soignés et encourageants, malgré les quelques intrusions du narrateur (ou de la narratrice) dans le récit et des tournures de phrases adorables, je n'ai pas accrochée avec le style d'écriture de l'auteur. Je pense que je m'attendais à un style envoûtant étant donné les précédents anglais, telles Jane Austen ou Charlotte Brontë. Jai donc relevé des phrases étincelantes par-ci par-là mais pas tant que cela.

Pour ce qui est de l'histoire, je n'y ai pas vraiment vu d'originalité. Ruth Hilton est une jeune fille qui commet une faute (selon les moeurs de l'époque) et elle devra en payer le prix. Mais justement, on peut très aisément deviner ce qui lui arrivera. Un autre point important que je voudrais évoquer, c'est le fait que l'on condamne Ruth et seulement elle. Henry Belligham n'est pas considéré comme responsable parce qu'il fait partie d'une bonne famille et parce qu'il est un homme et que dans ce cas-là, seule la femme est à blâmer d'après les moeurs de l'époque. Comme le rappelle l'excellente préface de Catherine Rihoit, à l'époque, les femmes qui travaillaient étaient mal vues parce que c'était aux hommes de travailler et de nourrir leur foyer. Ce n'est donc pas seulement l'histoire en elle-même qui ne m'a pas enchantée, mais aussi la société qui s'y rapporte - les femmes et les domestiques ayant des droits extrêmement limités.

La faute, le pardon mais également la religion et l'éducation, sont autant de thèmes qui sont éparpillés dans ce livre. Cependant, si je n'ai pas accroché à l'écriture, je n'ai pas accroché à l'histoire non plus. Je n'ai ressenti aucun sentiment de sympathie ou autre envers Ruth - même lorsqu'elle coud une journée entière (je sais combien c'est une activité éprouvante, même lorsqu'il s'agit d'un simple loisir !). Rien n'est fait pour qu'on l'apprécie. On ne connaît ses origines qu'assez tard, ce qui n'aide pas. J'aurai pu tracer son destin avant de lire l'oeuvre. Le pire, pour moi, c'est que Bellingham ne paye pas !

Enfin, je trouve, et je sais que je ne suis pas la seule, que le résumé dévoile une bonne partie de l'histoire, ce qui est bien dommage.

=> Une histoire qui manque d'originalité et qui ne saurait convenir qu'aux amoureux de la langue anglaise.


Genre : Roman social
Publié en 1853
Pages : 535
Britannique

mercredi 20 janvier 2016

"Les rêves de mon père" de Barack Obama

L'histoire d'un héritage en noir et blanc



Mais apprendre à accepter cette vérité particulière - à savoir que je peux embrasser dans ce récit mes frères et soeurs noirs, tant dans ce pays qu'en Afrique, et affirmer notre destin commun sans prétendre vouloir faire la démonstration de nos difficultés dans toute leur variété, ou parler au nom de celles-ci - est en partie le propos de ce livre.


Résumé : Son nom est déjà gravé dans le marbre de l'Histoire. Premier Afro-Américain candidat à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama intrigue et fascine. Qui se cache derrière ce phénomène politique? Des terres rouges de Nairobi aux paysages ensoleillés de Djakarta, des ghettos de Chicago aux bancs de l'université Columbia, Barack Obama a poursuivi le même rêve: donner au monde les couleurs du métissage.


Mon avis : <3

  Je n'ai pas encore lu beaucoup d'autobiographies d'hommes politiques jusqu'à maintenant. Pour le baccalauréat de littérature, j'avais lu et étudié le tome 3 des Mémoires de guerre, Le salut : 1944-1946 de Charles De Gaulle, un livre riche et à la parole lyrique. Je sais donc à quel point il faut être prudent avec ce genre de lecture, puisque les personnalités qui les écrivent le font dans un but précis. C'est d'ailleurs avec sincérité que Barack Obama avoue que "pour éviter les longueurs, certains personnages sont des condensés de personnes que j'ai connues, et certains événements sont situés sans contexte chronologique précis" et que "les noms de protagonistes ont été changés par souci de respecter leur vie privée".

En lisant ce livre, je souhaitais clairement découvrir qui est Barack Obama : sa vie, ses origines, son parcours (politique ou non) depuis le début... Si sa plume ne m'a pas frappée plus que cela, j'ai quand même était bien prise dans le récit. Et, à présent, je comprends parfaitement pourquoi il a fait un "condensé" des personnages car ils sont vraiment très nombreux. Cela a été assez difficile de m'y retrouver, surtout lorsque je revenais à la lecture après une pause plus ou moins longue. Cela a été une véritable difficulté de lecture, mais ce livre reste tout de même très charmant. Si la plume ne m'a pas emballée plus que cela, c'est sans doute parce qu'il contient énormément de réflexions alors que j'attendais plutôt du factuel. D'ailleurs, la chronologie n'a pas été évidente à suivre. Le récit tend à s'emballer un peu et je n'ai pas toujours pu suivre aisément la progression du parcours d'Obama, notamment quand il a arrêté ses études pour devenir organisateur de communautés. Il faut dire que les coutumes des États-Unis ne sont pas les mêmes qu'en France et cela m'intéresserait de connaître un peu mieux le système des études aux États-Unis qui a l'air "plus cool".

Le thème principal abordé est celui de la communauté noire et son interaction avec la population blanche en Amérique. Barack Obama a eu pour père un Kenyan, un Luo, et une mère américaine. Ce livre nous montre à quel point il a réfléchi sur la question du racisme, des espoirs de la population noire en Amérique, etc. Il montre aussi qu'il a beaucoup lu et qu'il s'est intéressé à de nombreux ouvrages et pensées de défenseurs des droits civiques, tel Malcom X. À ce thème s'ajoute celui de la famille. C'est un autre point primordial puisqu'il s'agit, je le rappelle, d'une autobiographie. Comme le montre la citation en fin de cet article, Obama s'est beaucoup intéressé à la famille. Il n'a vu son père qu'une fois dans sa vie, à ses dix ans, et il y a dû apprendre à connaître, plus tard, toute la famille de son père, basée principalement au Kenya, ainsi que ses nombreux frères et soeurs. Il a beaucoup voyagé, déménagé, notamment en Indonésie. C'est donc comme une sorte de voyage à ses côtés qu'il nous propose via son livre.

=> Ce livre est une véritable source pour tous ceux qui voudraient en savoir davantage sur la vie et le début de la carrière de Barack Obama, mais aussi sur ceux qui s'intéressent à la vie en Amérique.  Si vous le lisez, peut-être que l'écriture vous séduira davantage.


Genre : autobiographie
Publié en 2008
Pages : 572
Américain


Qu'est-ce qu'une famille ? N'est-ce qu'une chaîne génétique, des parents et une progéniture, des gens comme moi ? Ou est-ce une construction sociale, une entité économique, la solution optimale pour l'éducation des enfants et la répartition des tâches ? Ou est-ce quelque chose d'entièrement différent, comme, par exemple, un fonds de souvenirs communs ? Une sphère d'amour ? Une passerelle au-dessus du vide ?

samedi 9 janvier 2016

"Illusions perdues" de Honoré de Balzac


Le roman se compose de trois parties :
  • "Les deux poètes" (publiée en 1837)
  • "Un grand homme de province à Paris" (publiée en 1839)
  • "Les souffrances de l'inventeur" (publiée en 1843)

Temps du récit : la Restauration (royaume de Louis XVIII, 1815-1830) mais...
Temps d'écriture : la Monarchie de Juillet (1830-1848)


Résumé : Illusions perdues intimide d'abord par ses proportions, par l'importance aussi que lui attribuait Balzac lui-même au sein de la Comédie humaine : ce roman, écrit-il, est « l'oeuvre capitale dans l'oeuvre ». Mettant en scène écrivains, actrices, libraires et imprimeurs, il propose une analyse cinglante du milieu de la presse - « ce cancer qui dévorera peut-être le pays » (Préface de 1839) - et d'un monde où seuls les plus cyniques tirent leur épingle du jeu. 
Dans ce récit d'apprentissage, Balzac trace de manière exemplaire le parcours négatif qui avait été, depuis Chateaubriand, et sera encore, jusqu'à Flaubert et Zola au moins, celui d'un certain XIXe siècle : l'initiation, par la souffrance et l'échec, à la dure loi du réel. Pour Lucien de Rubempré, échappé de son Angoumois natal, la leçon passe par Paris. Et Paris, révélateur impitoyable, dissipera les mirages provinciaux, offrant à Lucien, en guise de gloire rêvée, le sentiment de son néant et de sa solitude : cela s'appelle devenir adulte.

Lucien de Rubempré

Mon avis : <3 <3
 
  Les Illusions perdues font partie des Études de moeurs et plus particulièrement de la rubrique Scènes de province. Je n'ai pas lu beaucoup d'oeuvre de Balzac pour le moment, le dernier étant César Birotteau que j'ai lu l'année passée. Pourtant, lire l'ensemble de la Comédie humaine est un de mes projets, même s'il y a plus d'une centaine de romans ! Pour ce qui concerne ce roman-ci, je l'ai adoré, même s'il y a certaines zones d'ombres et qui n'ont même pas été éclairé dans mon cours de lettres : l'histoire de l'imprimerie, les descriptions des outils d'une imprimerie, le fonctionnement du journalisme au XIXème siècle (les journalistes écrivent pour plusieurs journaux, c'est assez complexe)... Le sujet de l'histoire m'a "évidemment" plu : un jeune homme, Lucien, veut parvenir dans le domaine de la littérature. Son histoire avec Mme de Bargeton est sublime, surtout au début en fait car après tout se gâte... Mais j'ai moins aimé ce personnage pour lui-même : il gâche ses chances (il n'avait pas de problème de prénoms et pouvait aisément passer de Chardon, le nom de son père à résonance provinciale, à de Rubempré, le nom noble de sa mère), ne fait pas comme il faut pour réussir, ne voit pas les méchants alors qu'il était chouchouté, c'est le cas de le dire, par les femmes de sa famille : sa mère et sa soeur. Par ailleurs j'ai beaucoup apprécié les personnages féminins du roman : le personnage de Coralie qui n'est pourtant qu'un second amour. Elle a été vendue par sa mère, ce qui fait que j'ai éprouvé pour elle de la pitié dès le départ ! Ensuite, elle se sacrifie pour Lucien et semble tellement amoureuse de lui ! J'ai aussi apprécié le personnage de Louise (Mme de Bargeton) car elle veut se donner un rôle dans la société et pas seulement recevoir des mondains et compagnie. Elle est intelligente, a de l'ambition et est le symbole d'une femme forte. Même si ce qu'elle peut faire est assez limité telle une femme de cette époque, elle a de l'ambition en voulant monter à Paris. En fait, c'est une femme qui rêverait de pouvoir avoir un rôle autre que celui d'une mondaine, ce que je trouve formidable !
 
L'écriture de Balzac m'a parue agréable même si certains mots ne sont plus d'usages aujourd'hui et que l'édition ne s'est pas donnée la peine de les définir. Des pages de ce livre m'ont emportées totalement et je lisais avidement !

=> Un roman intéressant sur le souhait d'un jeune homme de devenir écrivain. Entre Angoulême et Paris, entre le monde des libraires et le monde des journalistes, ce roman possède assez de charme pour plaire à tout amoureux de la littérature.


Madame de Bargeton


Genre : Roman
Publié de 1837 à 1843
Pages : 664
Français

vendredi 1 janvier 2016

Mon année culturelle 2015

Voici venue l'heure du bilan avant de lister tous mes projets pour la nouvelle année à venir. Je suis plutôt contente de mon année au niveau culture : j'ai fait de belles lectures, j'ai vu de bons films, et je voulais revenir un peu dessus avec vous. Bien sûr, j'ai été au théâtre et j'ai notamment découvert la Comédie-française avec deux pièces de théâtre, fait marquant, et j'ai bien entendu visité de nombreuses expositions mais il m'en reste plein à faire en janvier avant qu'elles ne se terminent.

En 2015, j'ai lu 123 livres (en comptant les relectures scolaires) avec un maximum de lectures en juin (22) et rien en février. Mais ce qui compte ce n'est pas la quantité mais la qualité !

J'ai commencé l'année par la lecture de : 


J'ai mal terminé l'année par la lecture de :



Mes coups de <3 littéraires de cette année :
Cela fait une bonne liste écrite ainsi !

Pour 2016 je projette de lire toujours plus de classiques, au moins un roman de Germaine de Staël, lire davantage de livres sur les salons littéraires, j'ai aussi envie de lire des biographies de personnages historiques ou hommes politiques plus ou moins récents et poursuivre si possible ma lecture de la thèse sur les Précieuses dont j'ai malheureusement abandonné la lecture depuis un an (!).

L'année s'est terminée en beauté avec des films de Noël et mes téléfilms de Noël si chers à mon coeur. J'essaie également de regarder le maximum de films. J'en ai vu 143 cette année. Je ne sais pas si c'est beaucoup mais il m'en reste tellement à voir !! Selon mes envies, j'ai des périodes où je préfère regarder des films classiques ou des films récents. Cela fait que ma liste de films vus cette année est très riche.

Premier film vu en 2015 :




Dernier film vu en 2015 :




Mes coups de <3 cinématographiques de cette année :
  • Les triplettes de Belleville de Sylvain Chomet (2003) : une belle découverte !
  • Hippocrate de Thomas Lilti (2014)
  • La Mort aux trousses d'Alfred Hitchcock (1959)
  • La rose pourpre du Caire de Woody Allen (1985) : juste WHAOU !
  • Ariane / Love in the Afternoon de Billy Wilder (1957) : avec Audrey Hepburn +
  • Vacances romaines / Roman Holiday (1953) de William Wyler
  • Le Plaisir de Max Ophüls (1952)
  • Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne (2014)
  • Les Noces funèbres de Tim Burton (2004)
Cela fait encore une bonne liste - je m'en rends compte à l'écriture de cet article. Pourtant, je peux être très critique et donc très difficile !
Pour cette année, je m'étais fixée comme objectif de voir tous les films de Woody Allen, mais, si j'en ai vu beaucoup, mon objectif n'a pas été atteint. Ce n'est pas grave, je poursuis cet objectif. Il faut dire qu'à un moment donné j'ai commencé à être déçue par chaque film que je voyais donc j'ai fait une pause jusqu'à cette fin d'année.
Pour 2016, je voudrais creuser la filmographie de Jane Campion. Il me reste cinq de ses films à voir. Je souhaite aussi découvrir tous les films d'Alfred Hitchcock et plein d'autres réalisateurs mais je les définirai en fonction de mes envies.


2016 sera aussi une année de plus avec mon blog. Je ne peux pas lui consacrer autant de temps que je le voudrais mais je ne peux pas m'en passer non plus. Je vous remercie à toutes d'être toujours aussi présentes et si gentilles ! Vos messages me font toujours plaisir. Nos échanges sur les livres, mais aussi sur Marie-Antoinette ou les salons font ma joie et m'apportent beaucoup au quotidien !


N'hésitez pas à piocher dans mes coups de coeur. Ce qui a fait mon plaisir en 2015 fera peut-être le vôtre en 2016 !


Le Salon vous souhaite une TRÈS BELLE ANNÉE 2016 !