mercredi 8 mai 2019

"J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste" de Loïc Prigent




Mon avis : <3 <3

"Elle est cheffe maroquinerie. Cet hiver elle a eu un congé maladie d'un mois. Je pense que c'est mile crocodiles qui ont été épargnés."

Le ton est donné d'emblée, nous voici dans "J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste", un recueil de citations captées lors de défilés de mode français. Paroles de mannequins, de créateurs, d'assistants, de clients et même d'attachés de presse et de journalistes... ce sont toutes les personnes qui font l'univers de la mode ou qui tournent autour qui sont mises sur le devant de la scène dans ce livre. Son auteur, Loïc Prigent, est journaliste et cinéaste spécialisé dans la mode. Il a eu une bonne idée avec cet ouvrage puisque personne ne se gêne pour dire ce qu'il pense dans ce milieu... et c'est cette honnêteté qui rend les propos encore plus amusants !

J'ai retenu mes citations favorites en fonction de plusieurs critères : les plus drôles, les plus hallucinantes ("Malheureusement, son narcissisme n'est pas proportionnel à son talent"), celles qui en disent long sur le métier ("Si ça existe déjà ça ne m'intéresse pas") et celles qui concernent les journalistes (certains ne sont visiblement pas indifférents aux cadeaux des marques, contrairement à la déontologie de la profession...).

Certaines phrases m'ont véritablement fait rire, comme celle-ci : "Elle a une beauté Snapchat, il ne faut pas la regarder longtemps."

Le livre montre un naturel certain de la part des "modeux". Jugez plutôt : "Ma vie est tellement excitante et trépidante que j'adore te voir le week-end, ça me fait un peu de normalité." 

"T'es belle.
- Pas plus que d'habitude."

"Elle croit en Dieu mais c'est pas réciproque."

Le livre ne se divise pas en chapitre mais en "saison". Saisons 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017, qui nous réservent plein de surprises et de pépites ! Même s'il faudrait faire attention avec ce recueil à ne pas rester avec l'image que mode = superficialité, champagne et régime.

Quoi qu'il en soit, "J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste" s'adresse à tous. Je ne suis pas particulièrement intéressée par la mode mais ce recueil en montre certains aspects et nous la fait voir via l'humour. C'est jouissif ! Ce livre était fait pour se retrouver entre mes mains. C'est certain, il me laisse un joyeux souvenir ! Peut-être succomberez-vous aussi à son charme...


Une petite dernière pour la route :

"Elle travaille énormément.
- Tu confonds travail et névrose."



Résumé : Dans la volière dorée de la mode pépient créateurs, mannequins, attachées de presse, assistants, clientes du monde entier. Ce tout petit monde d'une grande importance rit, raille, persifle, percute, se pâme, se mord. Rien n'est assez exagéré dans la sophistication, assez excessif dans la frivolité. Depuis plusieurs saisons, Loïc Prigent récolte leurs mots d'esprit, volontaires ou non. Les voici, frivoles et féroces, ahuris et perfides, perchés et poétiques. Le livre le plus drôle jamais écrit sur la mode.



Genre : Recueil de citations
Publié en 2017
Français
Pages : 249



Collaboration avec les éditions Points

dimanche 5 mai 2019

"Eve sur la balançoire" de Nathalie Ferlut



Mon avis : <3 <3

  Quel destin tragique ! Que de pitié pour cette jeune fille ! Eve Nesbit de Pittsburgh a connu une brève popularité, de 1901 à 1915. Sa mère l'encouragea à poser pour des peintres et des publicités ainsi qu'à être sous la férule d'un architecte, Stanford White. Elle se mariera, sans gaieté de coeur, à Harry K. Thaw, un homme très riche mais drogué.

J'avais choisi cette bande dessinée car j'avais envie de me plonger au début du XXe siècle, à New York. Mais l'histoire est quant à elle très difficile. La mère d'Eve l'utilise afin de gagner de l'argent et qu'elle n'ait pas à bouger le petit doigt pour travailler et notamment payer l'école de son fils... Un ami peintre a bien essayé d'ouvrir les yeux à Eve mais celle-ci ne veut rien voir. Elle n'a que seize ans après tout. Jeune, elle va aussi passer à côté de l'amour de sa vie, un certain John Barrymore (acteur, il est le grand-père de l'actrice Drew Barrymore). C'est une bonne idée d'avoir mis cette histoire en bande dessinée. Une fois terminée, elle nous laisse triste mais elle permet de rappeler que la célébrité a un prix, hier comme aujourd'hui.

Le dessin est une sorte d'esquisse à l'aquarelle qui m'a beaucoup plu. Les détails ne sont parfois pas là car Nathalie Férut ayant réalisé le dessin et le texte, ce dernier revêt beaucoup d'importance. C'est Eve elle-même qui raconte son histoire, avec des allers-retours entre le passé et le présent - son procès, considéré comme le premier du siècle aux États-Unis. Eh oui, comme l'a été sa vie, elle connut une épreuve tragique.

=> Cette bande dessinée raconte l'histoire vraie d'Eve Nesbit de Pittsburgh. Une vie difficile. Il ne faut pas être trop sensible pour lire ce récit...


Résumé : Pour la petite Eve Nesbit de Pittsburgh, le XXe siècle avait inventé un nouveau métier : j'étais l'image de l'envie et de la perfection, j'étais une icône de publicité, le rêve américain en version jeune fille. Des journalistes aux plumes pleines d'eau de rose écrivaient d'élogieuses fables où j'étais un ange modeste issu de bonne famille, frappée par la fatalité, mais remarquée par les bonnes fées de New-York ! Mais il n'y a pas que les demoiselles qui aiment les photos de jeunes filles... On me proposa bientôt des poses plus suggestives, légendées de subtiles sous-entendus... Ma mère ne disait rien, moi je ne voyais pas où était le mal... Pourquoi aurais-je refusé ?


Genre : Bande dessinée
Publié en 2013
Pages : 119
Français