samedi 9 mai 2015

"La Chambre claire" de Roland Barthes


Résumé : « Savoir qu'on n'écrit pas pour l'autre, savoir que ces choses que je vais écrire ne me feront jamais aimer de qui j'aime, savoir que l'écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu'elle est précisément là où tu n'es pas - c'est le commencement de l'écriture. » 
  R. B.

August SANDER, Notaire, Cologne, 1924.

Mon avis : X
   Dans ces oeuvres complètes, j'ai eu à lire La Chambre claire pour les cours. Au premier cours, j'ai été enchanté par mon professeur de lettres qui était charismatique, mais lorsque j'ai lu l'oeuvre ensuite, j'ai vite déchanté. Ce livre est un essai sur la photographie. Autant j'aime voir des photographies, autant je déteste la théorie sur la photographie, en tout cas c'est ce que ce livre m'a permis de découvrir. C'est un essai qui me dérange car à la fois Roland Barthes propose une thèse sur la photographie, mais il se mêle lui-même trop dans l'écriture. Ce livre a eu beaucoup de succès à son époque, sauf dans le milieu intellectuel car on lui trouvait trop de pathétisme et de sentimentalisme, ce que je comprend parfaitement. Je n'ai pas besoin de comparer la thèse sur les Précieuses de Myriam Dufour-Maître et cet essai pour remarquer qu'il manque incroyablement d'objectivité, cela me dérange.
   Le livre est trop philosophique et abstrait pour moi. J'ai beau avoir tenté de le lire au moins trois fois, je n'en garde rien après ma lecture. Ce livre m'a donc surtout bloqué, dans deux sens : j'étais bien en peine de le lire et je ne pouvais plus lire d'autres livres. Je lis les fragments sans trop comprendre où il veut en venir. Il s'amuse à créer des néologismes donc on ne peut même pas trouver les mots dans le dictionnaire. De manière générale, le vocabulaire est recherché, soutenu et abstrait, c'est-à-dire philosophique, donc on ne peut pas comprendre l'oeuvre sans faire des recherches, si tant est que le mot se trouve dans le dictionnaire et non inventé par l'auteur, dans un dictionnaire.
   Le livre existe en texte seul (mais non en poche) et je pensais, en prenant ces oeuvres complètes, qu'il serait intéressant que je lise d'autres écrits de l'auteur mais suite à ces lectures je n'en ai plus du tout envie. Je ne comprend absolument pas ce qu'apporte de plus la thèse de Barthes sur la photographie. À part avoir catégoriser par des formules telles que le studium, le punctum, le référent, le signe, le signifiant et le signifié... il n'apporte pas de connaissances nouvelles dessus (peut-être est-ce dû à mon manque de connaissance sur la théorie de la photographie).
   Peut-être que j'étais mal disposée aussi car au lieu d'avoir un cours sur le XIXème siècle, siècle que j'adore, j'ai eu un cours sur le XXème siècle, que je n'apprécie pas particulièrement.
  Le point positif de l'essai est sans doute qu'il s'agit d'un texte double : il y a du texte et des photographies auxquelles Barthes fait référence. Mais il les sélectionne et il lui arrive de critiquer des photographies en ne les intégrant évidemment pas dans son livre, alors comment deviner à quoi elle ressemble sans avoir Internet à côté ??
  Mon travail sur la photographie du Notaire d'August Sander a été intéressant car j'ai du faire des recherches sur ce photographe que je ne connaissais pas du tout et son travail m'a beaucoup plu.

=> Au final, ce sera une oeuvre que je serai contente d'avoir étudiée, me permettant ainsi d'ajouter une étude sur l'art photographique à côté de mon cursus en théâtre et cinéma, mais d'emblée je ne suis pas du tout intéressée par les autres écrits de l'auteur. Une oeuvre qui s'étudie sûrement en classe mais que je ne vous conseille pas de lire par vous-même, hormis les adeptes de la photographie.


Un outil de travail plus qu'une lecture agréable !

Genre : essai sur la photographie
Publié en janvier 1980
Pages : 102
Français

Pour aller plus loin :

8 commentaires:

  1. J'aime la photographie, mais je ne suis pas une passionnée et surtout je pense passer à côté de ce roman :3

    RépondreSupprimer
  2. Je n'ai jamais été une fan de la philosophie déjà à la base, mais là encore moins (même s'il s'agit de photographie, un art qui me plait beaucoup !) ! Une lecture visiblement peu agréable pour toi mais qui t'auras au moins été utile pour tes cours ! J'espère que tu retrouveras plus de plaisir à ta prochaine lecture ;)

    RépondreSupprimer
  3. je crois que je n'ai rien lu de cet auteur... tu as eu du mérite!
    bonne soirée!

    RépondreSupprimer
  4. Je n'ai pas lu ce Barthes mais je pense que c'est trop compliqué pour moi... sans aide.

    RépondreSupprimer
  5. Je n'ai pas lu cet essai mais j'ai pas mal étudié Roland Barthes quand j'étais en prépa (ma prof de Français l'aimait beaucoup). J'aimais bien lire ses théories littéraires, toutes très intéressantes (comme sur l'effet de réel par exemple). Comme tu aimes le XVIIe siècles, et si jamais ça ne t'effraie pas de (re)tenter l'expérience avec Barthes, je te conseille son livre Sur Racine, où il parle de ses pièces. C'est passionnant, et ça donne un éclairage très intéressant sur les principales pièces. Qu'on adhère ou pas à ses théories, ça donne une nouvelle dimension aux lectures qu'on peut faire de Phèdre, Andromaque, Bérénice, etc,.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, mon prof nous en a parlé et j'aimerai bien lire ce texte ! Merci pour le conseil ! C'est littéraire donc cela me plaira peut-être plus qu'un essai sur la photographie (même si c'était une expérience enrichissante)

      Supprimer
  6. Bon sur la photographie, même si comme toi j'apprécie cet art, je ne ressens pas non plus le besoin de lire des essais théoriques dessus =)
    Cependant, ses essais sur la littérature m'attire bien plus. Pour en avoir étudier quelques passages, on y trouve des réflexions vraiment intéressantes =)

    RépondreSupprimer
  7. Je me retrouve tellement dans ce que tu dis ! J'ai eu un cours sur Roland Barthe et la sémiologie pendant tout un semestre où je ne suis même pas allée en fait tellement c'était une torture.

    RépondreSupprimer